Afin d’assurer leur viabilité, certains médias ont dû reconfigurer leur stratégie, leur effectif et même leur mode de travail surtout dans une ère numérique caractérisée par l’évolution de l’intelligence artificielle et l’expansion des réseaux sociaux numériques.
Selon l’étude de Reuters Institute, publiée le 10 janvier dernier, sur les tendances du secteur des médias, du journalisme et de la technologie pour 2023, le centre de recherche a sondé 303 dirigeants de médias (PDG, rédacteurs en chef, directeurs du numérique et de l’innovation…) issus de 53 pays.
Cette recherche a relevé les intentions de ces éditeurs de presse pour l’année qui débute. Nous vous présentons donc les prédictions à retenir cette année.
On évoque, dans un premier lieu, l’intelligence artificielle (IA) qui s’est bien développée en 2022 et a permis aux journalistes de fournir des contenus et des formats plus personnalisés. Afin de faire face à la fragmentation des canaux et à la surcharge d’informations.
En ce sens, 28% des entreprises médiatiques ont déclaré avoir déjà employé l’IA alors que 39% d’entre elles ont déjà mené des expériences dans ce champ.
En outre, cette année est caractérisée par une inquiétude croissante de la part des entreprises, soit 72%, en ce qui concerne la tendance du public à éviter les actualités jugées négatives, déprimantes et anxiogènes.
À cet effet, 48% des éditeurs de presse envisagent de mettre l’accent sur les contenus de divertissement et les informations positives en 2023 tout en employant des contenus explicatifs (94%), des formats de questions/réponses (87%) et des histoires inspirantes (66%).
Dans un troisième lieu, l’étude renvoie à l’idée que les éditeurs accorderont beaucoup moins d’attention à Facebook et Twitter cette année et qu’ils consacreront plutôt beaucoup plus d’efforts à TikTok, Instagram et YouTube.
L’intérêt accru pour TikTok reflète le désir de s’engager auprès des moins de 25 ans et d’expérimenter le storytelling et les reels. 67% des entreprises s’intéresseront davantage à la vidéo et 52% au journalisme visuel tels les graphes.
Ce rapport évoque, ainsi, l’impact des changements climatiques sur l’effectif et les modes d’emploi dans les entreprises médiatiques.
En effet, près de la moitié (49%) des industries de l’information disent avoir créé une équipe spécialisée dans la couverture des thématiques en relation avec le climat. Un tiers d’entre elles ayant embauché du personnel supplémentaire (31%). Citons le Washington Post, qui va tripler son équipe climat pour la porter à 30 personnes.
Un peu moins de la moitié (44%) disent qu’elles intègrent des dimensions du débat sur le climat dans d’autres couvertures (par exemple, les affaires et le sport) et trois sur dix (30%) ont développé une stratégie sur le changement climatique pour leur entreprise.