A quelques jours de la COP27, qui sera inaugurée le 7 novembre à Sharm-el-Cheikh (Egypte), une conférence de presse a présenté les dernières informations à ce sujet.
Wael Aboulmagd, représentant spécial du président de la COP27, a répondu aux questions de l’audience en distanciel.
Financer la justice climatique
La COP27 comprend une journée complète dédiée au financement du développement durable. Appelée “Finance Day”, elle se tiendra le 9 novembre. Cette journée sera, selon Aboulmagd, “l’occasion de discuter de tous les aspects autour de la question”. La justice climatique devrait, selon lui, être intégrée dans le monde. A ce sujet, un rapport du programme de l’ONU pour l’environnement (UNEP) a traité de l’Adaptation Gap Report 2022. Publié le 1er novembre, il traite de l’écart entre les besoins et les perspectives en matière d’adaptation aux changements climatiques.
Une partie définit les besoins financiers de cette adaptation pour la région MENA. Dans un tableau intitulé “Besoins potentiels de financement de l’adaptation des pays en développement pour la période 2021-2030, par région”, la partie consacrée aux besoins annuels de financement de l’adaptation en milliards de dollars US (valeur 2020) pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord atteint 15 milliards US$ (median) et se situe dans une fourchette entre 6 et 44 milliards US$.
Le prix de la production et de l’accès à l’énergie
Une journaliste de Reuters a posé la question du paradoxe de l’énergie sur le continent africain. En effet, l’utilisation des énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole) donne accès à l’énergie à davantage de personnes. Cependant, à long terme, cela contribue fortement au réchauffement climatique. La transition vers des énergies plus durables signifierait peut-être la réduction de l’impact environnemental, mais aussi une distribution plus restreinte de l’énergie et un coût de transition élevé.
Aboulmagd a dit que moins de 20% des habitants ont accès à l’énergie dans certains pays africains. Il a déclaré: “Se débarrasser des centrales électriques existantes coûte de l’argent, car il faut les démonter et les remplacer par de nouvelles stations”. L’Afrique du Sud représente un bon exemple de transition. Elle est passée d’un système fortement dépendant du charbon à une approche meilleure à long terme.
L’objectif des 100 milliards de dollars
Dans le même rapport de l’UNEP cité plus haut, l’objectif de mobilisation de 100 milliards US$ pour 2020 a été remis en question. “Le financement international de l’adaptation dans les pays en développement continue d’augmenter; il atteignait 28,6 milliards de dollars des États-Unis (É.-U.) en 2020, ce qui représentait 34% du financement climatique total destiné aux pays en développement, soit une augmentation de 4% par comparaison avec 2019. Les flux financiers destinés à la fois à l’adaptation et à l’atténuation en 2020 étaient inférieurs d’au moins 17 milliards de dollars É.-U. par rapport aux 100 milliards de dollars É.-U. promis aux pays en développement, d’après les chiffres avancés par les bailleurs de fonds climatiques eux-mêmes. Si l’augmentation annuelle à partir de 2019 se poursuivait dans les années à venir, l’objectif de 100 milliards de dollars É.-U. ne serait pas atteint avant 2025. Il convient donc d’accélérer considérablement le financement de l’adaptation, en particulier si l’on entend doubler les flux financiers de 2019 d’ici à 2025, comme le préconise le Pacte de Glasgow pour le climat.”
Aboulmagd explique que cet objectif n’a pas vocation à résoudre le problème du réchauffement climatique: “Les chiffres se comptent en trillions pour une décarbonisation totale.” La mobilisation de ressources financières et humaines constituera l’objet de la journée du 11 novembre appelée “Journée de la décarbonisation”. Aboulmagd cite les secteurs les plus polluants, comme le pétrole, le gaz, l’engrais, le ciment et l’acier.
Enfin, l’agenda du programme des négociations est en cours. Plus de 125 chefs d’Etat, dont en grande partie des chefs d’Etat africains, seront présents aux négociations. L’objectif est de parvenir à un accord sur le climat et de répondre à la problématique des “pertes et dommages”.
Une synthèse plus détaillée est disponible sur le site des Nations unies.