Un leadership aux traits féminins permet de mieux résister à la crise et de rebondir face à l’adversité. C’est ce qu’il est ressorti de la session d‘ouverture de la 14ème édition du salon HR Expo. Compte rendu
Un subtil mélange de passion et de raison a marqué ce débat de la session d’ouverture du HR Expo entre quatre femmes leaders. Sous la modération de Sahar Mechri, Dorsaf Bejaoui Kammoun, Boutheina Ben Yaghlane Ben Slimane, Chedia Bichiou et Inès Bouharb ont échangé autour du thème : “Le leadership au féminin, une richesse pour l’entreprise résiliente”
D’emblée, lors de son mot d’ouverture, Zeineb Attya, Présidente de HR expo et consultante RH a donné le ton : “Le HR Expo est placé cette année sous le signe de la résilience. Face à la crise, les entreprises réajustent leur force collective. Elles trouvent de nouveaux moyens, en présentiel ou en distanciel. La crise incitera les entreprises à acquérir de nouveaux apprentissages et de nouvelles valeurs. En imaginant des futurs souhaitables et la manière de les rendre possibles, plus
encore en pensant un avenir commun et en élargissant nos horizons nous réussirons tous ensemble à résister, nous repositionner et à relancer nos projets. La résilience maitre mot de cette édition permettra et facilitera l’innovation mais initiera de nouveaux apprentissages en jouant son rôle pédagogique.”
La COVID a causé un choc pandémique mondial. Sahar Mechri introduit le débat : “Il est nécessaire d’avoir un renouveau des attitudes managériales, de réfléchir à de nouvelles propositions de valeur et de repenser le lendemain dans cet environnement en perpétuel changement.”
La question de la résilience et de la féminité
Dans le cadre de HR expo, les intervenantes se sont interrogées sur la question de la résilience face à la crise, et du rapport entre résilience et féminité. Boutheina Ben Yaghlane, directrice générale de la Caisse des dépôts et consignations, a indiqué que la CDC était préparée à la crise et à la digitalisation : “Le premier cas de COVID en Tunisie a eu lieu le 2 mars 2020. Le 17 mars, nous avons constitué une cellule de crise à la CDC et nous avons fait notre transition vers le télétravail ce jour-même. Fort heureusement, nous étions préparés. Nous avions déjà changé notre parc informatique trois mois auparavant. Tout le personnel était équipé d’ordinateurs portables. Ainsi, nous avons réussi à dépasser l’espace de travail physique pour passer à un espace digital et poursuivre notre activité”.
Pour Dorsaf Bejaoui Kammoun, Directrice Centrale de Transformation du Capital Humain chez Tunisie Telecom, les années ont fait changer la résistance dans le temps des entreprises et il est plus important que jamais de faire front uni contre l’adversité. Elle évoque une étude de McKinsey sur les entreprises du Standard & Poor’s 500 : “En 1960, la durée de vie moyenne d’une entreprise était de 65 ans. En 2000, c’est devenu 25 ans et en 2020 20 ans. Les entreprises sont très perturbées par la crise. Il faut collaborer pour que l’entreprise survive selon le principe de “share the purpose”. Il est important de faire appel à des idées innovantes et d’utiliser un management stratégique”
De son côté, Chedia Bichiou, directrice générale de ABC Bank, a parlé de sa résilience passée lorsqu’elle a fait face à des nouveautés dans le secteur bancaire et financier. Elle a vu grandir ABC Bank et l’a vue traverser les changements les uns après les autres. Elle a révélé: “Lorsque j’ai rejoint ABC Bank en 1993, il n’y avait même pas encore de business plan. A cette époque, j’ai également dirigé la salle de marchés quand il n’y avait pas encore de change. Cette expérience de la nouveauté m’a beaucoup appris et de cette époque est né un tissu relationnel unique”. ABC Bank a fait face à la crise de façon agile : “Nous nous sommes tournés vers le digital, nous avons mis en place des réunions hebdomadaires de la cellule de crise et nous avons poursuivi nos actions RSE. Nous avons donné de l’importance au capital humain”
Inès Bouharb, CEO de Excellia Capital Humain et membre du comité d’éthique de HR Expo, précise que les femmes ont toujours été habituées à la résilience. Elles sont dans l’obligation de concilier vie professionnelle et vie personnelle : “Les femmes apprennent rapidement à être multitâches et à porter plusieurs casquettes. Les études montrent qu’il n’y a pas de leadership féminin en tant que tel mais un leadership avec des caractéristiques féminines. Les femmes savent travailler sous le stress, apaiser les tensions, rassembler les gens autour d’elles et être empathiques. Elles sont plus performantes en cas de crise et sont le moteur de la résilience”