Chaque année plus de 37 000 bacheliers quittent les bancs du lycée pour faire leurs premiers pas dans le monde des adultes. Avant de pouvoir parader dans les amphithéâtres bondés, de côtoyer des professeurs peu disponibles et l’anonymat des étudiants, un choix décisif les attend : quelle université choisir ? Pour la deuxième année consécutive, l’IACE publie le guide d’orientation universitaire, pour aider nos futurs talents à faire ce choix déterminant. Regardons de plus près les résultats 2018.
Quoi de mieux que le niveau d’employabilité pour choisir une université. Le guide d’orientation universitaire se propose donc de classer les universités et les spécialités en fonction des délais d’attente pour trouver un premier emploi. L’enquête a atteint 13 000 diplômés de l’enseignement supérieur ayant obtenu leurs diplômes sur la période allant de 2005 à 2017.
Se fiant à l’expérience de ce large échantillon, plus de 32% des diplômés tunisiens considèrent que les canaux de recherche d’un emploi les plus efficaces sont le bureau de l’emploi et les réseaux sociaux et les 68% qui sont au chômage considèrent que la raison pour laquelle ils n’ont pas pu trouver un emploi est la saturation du marché du travail. A noter que le guide proposé couvre 203 établissements, 13 universités et 691 filières, de quoi se décider sur une base sûre !
L’employabilité n’est pas encore le point fort des universités tunisiennes !
Lorsque l’on y regarde de plus près, les résultats n’ont pas de quoi nous réjouir, et s’engager pour l’une ou l’autre des universités nationales demande un tant soit peu de vigilance.
En effet, 86,2% des diplômés attendent entre 1 et 4 ans pour accéder à leur première expérience dans le monde du travail et seuls trois établissements ont le délai le plus court pour une première embauche (entre 0 et 6 mois). Ils étaient 4 en 2017 !
Pour 10 établissements, les délais d’attente pour trouver un emploi sont de 72 mois. Mais pour la majorité écrasante des établissements universitaires, les étudiants attendent entre 24 et 36 mois pour décrocher leur premier emploi. A noter tout de même une nette amélioration pour les délais de 48 mois et plus, puisqu’en une année, le nombre d’établissements est passé de 45 à 21 ! La moyenne nationale de délai d’attente étant de 31,4 mois.
Les universités et spécialités les mieux cotées
Dans les premiers rangs du classement, on retrouve sans grande surprise TBS avec son modèle aligné aux prestigieuses écoles américaines. Le Baccalauréat en affaires est la spécialité fétiche des étudiants !
A la bonne heure: l’agriculture fait aussi partie du top 10. Et c’est vers l’Ecole supérieure d’agriculture du Kef qu’il serait préférable de s’orienter. Comptabilité, langue, géomatique, pharmacie, chimie, éducation de l’enfant, imagerie médicale, et informatique industrielle sont le reste des filières du top 10 du classement.
Si vous optez pour ces spécialités, Tunis, Monastir et Mateur (plus particulièrement à l’Institut supérieur des sciences appliquées et de la technologie de Mateur) sont les régions où ces filières sont les mieux cotées. On retrouve notamment l’Institut Bourguiba des langues vivantes, la faculté des Sciences mathématiques, physiques et naturelles de Tunis, l’Ecole supérieure des sciences et techniques de la santé de Monastir.
Pour ce qui est de l’éducation de l’enfant, c’est l’Institut supérieur des cadres de l’enfance à Carthage-Dermech qui a la meilleure réputation auprès des diplômés.
Celles qui n’ont pas la cote
Selon le rapport de l’enquête, certaines licences sont des usines de chômeurs ! Les instituts supérieurs d’études technologiques de Tozeur, Siliana, Kairouan, Ksar Hellal, et Sidi Bouzid occupent les derniers rangs du classement, notamment pour les filières de maintenance industrielle, d’électricité, de gestion des affaires, et de construction et travaux publics.
Fait surprenant, on remarque une évolution du classement pour les spécialités relatives aux sciences humaines , une filière souvent déconseillée lors des conseils d’orientation dans les lycées. Comparé à 2017, les spécialités d’ingéniorat ainsi que l’architecture gardent leurs places au premier rang.