L’Afrique s’apprête à faire vibrer les cordes de la croissance économique mondiale. Selon un rapport de la Commission économique pour l’Afrique, les pays africains sont en passe de dominer le top 10 des économies en pleine croissance en 2024, selon le site de la CEA.
En effet, le rapport prévoit que le continent devrait connaître une croissance de 2,8% en 2023 à 3,5% en 2024 et atteindre 4,1% en 2025, principalement soutenue par les exportations nettes, la consommation privée et l’investissement brut.
Les moteurs de cette croissance en Afrique sont divers et dynamiques. Des nations telles que le Niger, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, la RDC et le Rwanda se démarquent particulièrement. Adam Elhiraika, directeur de la division de la macroéconomie et de la gouvernance à la CEA, souligne que l’Afrique était, en 2023, la région à la croissance la plus rapide après l’Asie de l’Est et du Sud dans le monde en développement. Cette tendance positive devrait se poursuivre en 2024 et au-delà.
Le Niger et le Sénégal sont en tête des prévisions de croissance, principalement en raison de l’augmentation de la production et des exportations d’hydrocarbures. En effet, le Niger bénéficiera d’une reprise de la production agricole et d’une hausse de la production de pétrole brut. Quant au Sénégal, il se distinguera par des projets privés en plein essor et des investissements dans les infrastructures.
Le Côte d’Ivoire, la RDC et le Rwanda ne sont pas en reste. Leur expansion est attribuée à une augmentation des investissements dans les infrastructures, au développement continu du tourisme et à la performance positive de l’industrie minière.
Cependant, des défis subsistent. L’Afrique doit faire face à une instabilité économique et à des taux de croissance inférieurs à leur potentiel, nécessitant des ajustements en matière de politiques fiscales et monétaires. De plus, les tensions géopolitiques et les catastrophes climatiques continueront de peser sur la croissance du continent.
Pour surmonter ces défis, le rapport de la CEA recommande plusieurs mesures. Parmi celles-ci, la mise en œuvre de l’Accord de libre-échange continental africain (Zlecaf) pour stimuler le commerce intra-africain. Par ailleurs, face à la croissance du nombre de pays en situation de surendettement ou susceptibles de l’être, il est impératif de mettre en place des mesures pérennes d’allégement et de restructuration de la dette. Les pays africains devraient également capitaliser sur la transition vers les énergies renouvelables, tout en mobilisant leurs ressources internes pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD), et en mettant en place des mécanismes de financement innovants.