Les statistiques officielles sur l’activité du marché obligataire en 2022 sont tombées. Les émissions ont atteint 816 MTND, en baisse de 13% par rapport à celles de 2021 (938 MTND). Les émissions sans recours à l’appel public à l’épargne ont représenté 60,8% du volume, soit 496 MTND contre 39,2% par appel public à l’épargne (320 MTND).
Les émetteurs étaient tous des sociétés financières. Les banques ont collecté 525 MTND, dont 425 MTND par appel public à l’épargne. Les compagnies de leasing et de factoring ont levé 252 MTND, dont 71 MTND par appel public. Les institutions de microfinance ont pu obtenir 39 MTND.
Par type de valeurs, les obligations ordinaires ont totalisé 502 MTND, celles subordonnées 314 MTND.
En termes de levées nettes de fonds, le solde était négatif de -137,210 MTND, après des remboursements de principal de 700,130 MTND et de coupons de 253,080 MTND. En tout, l’encours d’obligations a atteint 3 104 MTND fin 2022.
Cette tendance est logique du moment que les taux ont significativement augmenté durant l’année. Les taux d’intérêt ont varié entre TMM+2,30% et TMM+3,5% pour les émissions à taux variables, et entre 8,70% et 10,35% pour les émissions à taux fixes. Il faut tenir également compte de l’emprunt obligataire national émis par le Trésor et qui a aspiré l’essentiel de la liquidité disponible.
Quant au marché secondaire, les échanges restent modestes, bien qu’un bond de 42,2% ait été observé à 129,150 MTND.
Globalement, le marché de la dette cotée est en train de se développer en Tunisie et il a du potentiel. Son problème est le manque de diversification dans le profil des émetteurs. Les entreprises industrielles et opérant dans les services sont absentes, préférant emprunter auprès des banques et des compagnies de leasing. Ces dernières sont en train d’intervenir pour lever des fonds qu’elles prêtent par la suite aux secteurs producteurs. C’est comme si elles agissaient par procuration au profit des autres opérateurs économiques. Tout le monde sort gagnant de la physionomie actuelle du marché, et il est donc peu probable de voir des changements significatifs en 2023.