Ci après la traduction de l’arabe vers le français du communiqué de la FTDJ :
Le Directeur de la Fédération Tunisienne des Directeurs de Journaux a appris avec une grande surprise, et au moment où notre pays a lancé une série d’événements ouvrant la voie au Sommet de la Francophonie, l’interpellation du confrère Nizar Bahloul, le directeur du site Business News, et l’un de ses assistants à comparaître devant la Brigade de lutte contre le Crime dans un délai d’une heure et demie. Il a été appelé en rappel à la vitesse de l’éclair du sens du décret n° 54. L’appel est relatif à un article dans lequel un journaliste a donné son point de vue sur l’action du gouvernement. Cette action s’inscrit dans le cadre d’une affaire les concernant soulevée par la Ministre de la Justice au nom de la Présidente du Gouvernement.
Par conséquent, le Conseil d’administration considère que cette pratique, qui affecte profondément la liberté d’expression et de la presse, s’inscrit dans le cadre des pressions, du harcèlement et des campagnes systématiques contre les responsables d’organisations médiatiques et les journalistes pour des articles analytiques ou des productions de presse. Or, ils y ont librement exprimé leurs opinions ou critiqué le pouvoir en place. La FTDJ manifeste son soutien sans équivoque au collègue Nizar Bahloul et à ses collaborateurs contre toute action arbitraire qui pourrait les affecter.
L’exclusion du collègue Nizar Bahloul et de son assistant, et quelques jours auparavant une action similaire avec Ridha Kefi, est un nouvel épisode du feuilleton “Bouche cousue” et “Liberté d’information”.
L’ensemble concorde avec une tendance quotidienne tangible visant à étouffer économiquement et socialement les institutions médiatiques et à les inciter à cesser de travailler par une démission manifeste de s’engager et de tenter de résoudre les problèmes.
Tout en dénonçant de telles pratiques, la Fédération exige que toutes les garanties légales soient apportées au travail des directeurs de journaux et des journalistes travaillant dans leurs institutions et au droit des Tunisiens de savoir et de divulguer ce qui se passe, ce qui se décide et ce qui se fait dans leur pays, à l’abri de toute forme de bombardement et de procès portant atteinte à la liberté d’expression des journalistes.
La Commission rappelle également que la poursuite des journalistes travaillant dans le domaine de l’écrit et du numérique ne se fait que par le biais du décret n° 115 du 2 novembre 2011 et que la tentative d’empêcher l’un d’entre eux d’exprimer une opinion renvoie au blocus, la rétention d’informations et d’opinions dissidentes. Cela touche aux valeurs durement acquises par la Révolution de la liberté d’expression et de la presse réalisée par la révolution du 17 décembre 2010/14 janvier 2011.
Enfin, il convient de rappeler que les membres du gouvernement ont déjà déclaré que le décret n° 54 ne concerne pas le travail des journalistes, mais qu’il nous surprend en laissant de côté les bandes de calomniateurs, les insultes, la diffusion de fausses nouvelles, l’attentat à la pudeur et la privation de fonds, et ordonne de frapper la liberté de la presse à la vitesse maximale alors que d’autres questions dorment pendant des années dans les rayons.
Taieb Zahar
Directeur de la Fédération Tunisienne des Directeurs de Journaux (FTDJ)