Les femmes entrepreneures d’Afrique subsaharienne ont un impact important sur l’écosystème. C’est ce qui ressort du dernier livre blanc de la Fondation Bayer, dans le cadre du Women Empowerment Award. En effet, la Fondation Bayer a publié un livre blanc comprenant une étude sur les femmes entrepreneures en Afrique subsaharienne.
Le résumé analytique présente l’étude ainsi: “L’objectif de cette recherche est d’identifier les besoins des femmes en Afrique subsaharienne, leur impact sur la société et les obstacles qu’elles rencontrent dans la gestion de leur entreprise”.
Une étude sur tout le continent
La Fondation Bayer vise à donner aux femmes entrepreneures les moyens de développer leurs innovations et générer un impact social positif. Le projet a utilisé l’enquête sur les candidats de 2022 pour le Prix de la Fondation Bayer pour l’autonomisation des femmes pour obtenir des informations sur ces questions. L’enquête comprenait à la fois des questions à choix multiples et des questions ouvertes. Elle a été remplie par 501 candidates provenant de différents pays africains et d’origine africaine.
Des données analysées par intelligence artificielle
Les données extraites des réponses de l’enquête ont été analysées de trois manières: premièrement, pour obtenir une meilleure compréhension des candidates, les informations de base ont été utilisées pour créer un profil général, couvrant leurs pays d’origine, les niveaux d’expérience entrepreneuriale, les domaines d’impact, les besoins et les souhaits, l’orientation sectorielle, les modèles d’entreprise et les besoins de financement. Ensuite, les réponses textuelles libres ont été utilisées pour identifier les récits concernant les défis relevés, les motivations personnelles de la candidature, les impacts réalisés, les KPIs utilisés pour mesurer leur impact, et les obstacles perçus. Cette analyse narrative a utilisé des techniques de traitement du langage naturel (NLP) pour regrouper les réponses en fonction de leur similarité de sens. Chaque groupe a été analysé qualitativement en fonction de la proportion de candidates mentionnant la question donnée. Et troisièmement, une autre série d’analyses d’échelonnement multidimensionnel ont été effectuées afin de recueillir des informations plus approfondies sur les types d’obstacles rencontrés et de déterminer si les différents obstacles peuvent être classés dans des groupes plus larges. Les analyses effectuées ont permis de dégager plusieurs idées. D’après les résultats, le manque de fonds est le problème le plus important auquel sont confrontées les femmes entrepreneures en Afrique.
Les difficultés des femmes entrepreneures africaines
La recherche a révélé que ce problème est exacerbé lorsqu’il est combiné à d’autres problèmes qui affectent plus de femmes entrepreneures que leurs homologues masculins, comme les difficultés à créer des réseaux, à trouver des mentors, ainsi que les difficultés à être prises au sérieux. En dépit de l’insécurité financière, la principale motivation pour postuler au prix était le désir d’obtenir une croissance de l’entreprise. Bien que les candidates se soucient de leur communauté et de leur impact, elles cherchent avant tout à surmonter les obstacles financiers. En outre, la recherche a révélé que trouver l’orientation ou le soutien par le biais de réseaux et de mentorat est également un besoin essentiel pour les femmes entrepreneures. Le manque de femmes dans de nombreux secteurs fait qu’il est difficile pour les femmes entrepreneures de trouver des contacts et des mentors ayant une expérience pertinente. Enfin, le problème est aggravé par le fait que les femmes ne sont pas prises au sérieux et par les barrières culturelles à l’encontre des femmes.
Dans l’ensemble, ces observations permettent de comprendre comment concevoir et construire efficacement des mécanismes de soutien pour aider les femmes entrepreneures à relever leurs défis spécifiques et à leur donner les moyens, en tant que chefs d’entreprise, de développer l’innovation.