Le blocage sur le plan politique impacte directement la situation économique. Ce n’est plus un secret. Cette situation impacte également les relations de la Tunisie avec ses bailleurs de fonds et ses partenaires étrangers. Vis-à-vis du FMI (Fonds Monétaire International), la Tunisie s’est engagée, depuis 2015, à entamer des réformes en vue de profiter des tranches du prêt accordé par l’institution internationale.
Or, à cause du contexte politique, le programme de financement est à l’arrêt, du moins pour l’heure. Selon le Représentant Résident du FMI en Tunisie, Jérôme Vacher, l’institution a suspendu l’attribution d’une nouvelle tranche de crédits à la Tunisie. Et pour cause : la lenteur de la mise en oeuvre des réformes. Le montant est estimé à 1,2 milliard de dollars. C’était dans une interview accordée à nos confrères d’Ilboursa.
Le responsable du FMI a souligné que des visites techniques et informelles ont été effectuées en juillet et en octobre 2019 par les délégations de l’institution. C’était, aussi, après la 5ème revue du FMI et il semble qu’une 6ème revue est au programme. Le Représentant Résident a été clair : “Lorsqu’une équipe gouvernementale sera en place, nous serons à même d’aborder les différentes politiques qui pourraient être soutenues par une revue. Notre dialogue ne se fonde jamais sur un jugement des orientations générales d’une quelconque composante politique, mais plutôt sur une analyse économique et des actions concrètes de politiques économique”, a-t-il déclaré.
Autrement dit, tant que les allers et les venues à Dar Dhiafa vont se poursuivre, il sera difficile pour la Tunisie d’obtenir la prochaine tranche du prêt du FMI. Cette incertitude politique bloque complètement le processus de réformes. Les concertations sur la composition de la nouvelle équipe gouvernementale n’ont que trop duré et elles ont largement dépassé les délais fixés par la Constitution.
On ignore encore combien de temps cela va prendre. Et ce n’est pas fini : une fois la composition annoncée, le nouveau gouvernement va devoir obtenir la confiance des députés. Et là encore, on risque de perdre beaucoup de temps.
Les experts économiques et financiers ont tiré la sonnette d’alarme dans ce contexte. C’est le cas de l’analyste Bassem Ennaifer, qui est intervenu dans Eco Mag. Il a appelé à la mise en place d’un gouvernement consacré aux réformes, et ce afin de débloquer la situation vis-à-vis du FMI.
A suivre.