Au fur et à mesure qu’il endosse son costume de président de la République, Kaïs Saïd commence à évoquer, plus ou moins concrètement, ses projets pour la Tunisie. Lors de la cérémonie de son investiture, organisée mercredi 23 octobre 2019, Kaïs Saïd a présenté sa solution pour endiguer la dette publique. Il appelle les Tunisiens à apporter une contribution exceptionnelle.
Chaque année, chaque tunisien pourra faire don d’une journée de salaire chaque mois, et ce pendant 5 ans. Un simple calcul nous permet d’avoir une idée sur le montant de ces économies. Prenons l’exemple du secteur et de la fonction publique, étant donné que nous disposons du montant de la masse salariale pour 2020 – en supposant que celle-ci ne devrait pas trop changer durant les 5 prochaines années -.
Nous obtenons, ainsi, une enveloppe de 516,7 millions de dinars par an, soit environ 2,6 milliards de dinars en 5 ans. La somme peut paraître assez importante, mais elle est insuffisante. Elle sera incapable, à titre d’exemple, de permettre à l’Etat de rembourser le prêt accordé par le FMI (Fonds monétaire international) à la Tunisie : 2,9 milliards de dollars – 1,4 milliard reçus pour l’heure) -, soit près de 8 milliards de dinars.
La contribution sera également incapable de couvrir les dépenses liées à la compensation : environ 7 milliards de dinars en 2020.
Il faut, bien entendu, rappeler que Kaïs Saïd a laissé entendre qu’il s’agira d’une contribution générale, impliquant tous les Tunisiens : donc secteur public et secteur privé. Sans doute, d’autres mesures plus réalisables doivent être mises en place en vue de réduire la dette publique.