La robotisation et les nouvelles technologies ont profondément bouleversé les modèles économiques de plusieurs pays de par le monde. La disparition de certains emplois figure parmi les principales conséquences de cette évolution, et la Tunisie ne fera pas exception. De fait, notre pays devrait se préparer à faire face à la disparition de 85% de postes dans les 20 prochaines années. C’est ce qu’a indiqué Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances et président d’honneur de Med Confédération.
Dans une déclaration accordée à l’agence TAP, il considère que le gouvernement doit être conscient de ces faits. Pas seulement : les universités doivent également se préparer afin de pouvoir déterminer les impacts du bouleversement technologique qui touche tous les secteurs. Les services et l’industrie sont parmi les plus touchés selon l’ancien ministre.
De fait, il affirme que ces derniers sont en train de se métamorphoser en raison de la transition économique. On parle désormais d’une “industrie 4.0” selon Jalloul Ayed, en plus de l’Internet des objets (IoT), de l’impression 3D ou encore du cloud computing.
S’adapter et former, pour un facteur humain sauvegardé
Dans le monde, le phénomène de la robotisation touche, en effet, de nombreux secteurs. Au Japon, à titre d’exemple, nos amis robotisés ont débarqué dans les hôtels, mais également au sein des cafés et de certains fast-food. Dans l’industrie, de plus en plus de tâches sont attribuées aux robots. Même le secteur de la construction est concerné. L’impression 3D y est très utilisée dans l’objectif “d’imprimer” des murs écoénergétiques. Plus encore : des poutres de bois sont même assemblées par des robots. Le tout grâce à l’intelligence artificielle.
Pour les entreprises, la robotisation représente un gain de temps et de coût énorme. Exit le facteur humain : trop coûteux et moins productif. Mais intervient, inévitablement la question de l’éthique : doit-on limiter le développement de la robotisation afin de sauvegarder le facteur humain ? En fait, il est important de trouver le juste équilibre. Il faut appliquer ce que l’économiste Joseph Aloïs Schumpeter appelait “la destruction créatrice”, générée par l’innovation.
Nous devons accepter que certains emplois “obsolètes” soient détruits en raison de l’innovation. En revanche, il est important de veiller à la reconversion de celles et ceux qui ont perdu leur emploi obsolète. Ainsi, ils pourront gagner en compétence et resteront toujours aussi compétitifs sur le marché du travail, tout en s’adaptant aux exigences des nouvelles technologies. Et là, ce sera aux entreprises de former leurs salariés et à l’Etat d’intervenir en misant, également, sur la formation.