La question de l’éthique dans la technologie est revenue sur le devant de la scène avec la montée rapide de l’intelligence artificielle qui soulève un dilemme éthique majeur quant à la responsabilité de l’IA, la protection de la vie privée et la discrimination potentielle. La question de l’éthique et les nouvelles technologies a fait l’objet de la keynote de Walid Msallem, entrepreneur et investisseur tunisien résident aux États-Unis.
Les nouvelles technologies, telles que l’intelligence artificielle, la blockchain, la réalité virtuelle, la cybersécurité, la biotechnologie et autres, ont le potentiel de transformer profondément notre monde. Elles peuvent améliorer notre vie quotidienne, augmenter notre productivité, améliorer notre santé, créer de nouveaux emplois et résoudre certains des problèmes les plus pressants de notre temps. Cependant, ces technologies soulèvent également des questions éthiques complexes, notamment en matière de confidentialité des données, de biais algorithmique, de responsabilité juridique, de manipulation de l’opinion publique, de sécurité des systèmes informatiques, d’impact environnemental, de protection de la vie privée et de surveillance de masse. Pour cette raison, l’éthique joue un rôle crucial dans la conception, la mise en œuvre et l’utilisation de ces nouvelles technologies.
Pour Walid Msallem, les entreprises technologiques ne doivent pas focaliser sur… la technologie. “Durant mon parcours, j’ai eu le plaisir de rencontrer les fondateurs de startups qui essaient d’améliorer plusieurs aspects de la vie humaine dans plusieurs domaines”, a-t-il indiqué. L’un de ces fondateurs m’a confié: “Mon rôle est de rendre la vie plus facile pour mes clients”.
L’entrepreneur reconnaît en revanche que la distinction entre ce qui est “bénéfique” et ce qui est “maléfique” n’est pas toujours facile. “Au début, personne n’a pu imaginer qu’un jour, les réseaux sociaux contribueraient à créer de la discorde au sein des sociétés humaines”, a noté l’interlocuteur. Et d’ajouter: “Personne n’aurait investi dans Facebook s’ils avaient la capacité de prévoir un tel impact”.
Msallem recommande donc aux entrepreneurs de garder toujours en tête que les outils qu’ils sont en train de développer peuvent être utilisés pour nuire aux gens et de “penser à comment éviter que cela ne se produise”. L’entrepreneur-investisseur a insisté sur le fait que cette évaluation doit être continue pour suivre l’évolution du produit et/ou service que développe l’entreprise.
L’un des principaux défis éthiques liés aux nouvelles technologies est la protection de la vie privée. Les données sont devenues une ressource précieuse, utilisée pour alimenter les algorithmes d’intelligence artificielle et pour prendre des décisions dans tous les domaines de la vie, des services financiers à la santé en passant par la publicité et les réseaux sociaux. Cependant, ces données peuvent également être utilisées pour surveiller les individus, les manipuler ou les discriminer. Il est donc important de garantir que les données soient collectées, stockées et utilisées de manière éthique, transparente et sécurisée.
Un autre défi éthique est le biais algorithmique, qui se produit lorsque les algorithmes de l’intelligence artificielle reproduisent des stéréotypes ou des préjugés existants, renforçant ainsi les inégalités et la discrimination. Il est essentiel de garantir que les algorithmes soient conçus de manière équitable et impartiale, en évitant de reproduire les préjugés humains.
La responsabilité juridique est également un sujet éthique important, car la technologie peut causer des préjudices, tels que des accidents de voitures autonomes ou des erreurs médicales commises par des systèmes d’IA. Il est donc important de déterminer qui est responsable de ces préjudices, que ce soit les concepteurs de la technologie, les utilisateurs ou les régulateurs.
La protection de l’environnement est un autre aspect de l’éthique des nouvelles technologies, car certaines technologies peuvent avoir un impact négatif sur l’environnement, notamment en consommant des quantités massives d’énergie. Les entreprises doivent donc s’efforcer de concevoir des technologies éco-responsables et de réduire leur empreinte environnementale.