Les avancées réalisées par la Tunisie dans le processus de réformes, notamment avec l’approbation en Conseil des ministres de la loi relative aux participations des entreprises et des établissements publics, la finalisation et l’actualisation du plan de financement, permettront une approbation prochaine de la demande tunisienne par le conseil d’administration du FMI, estime l’agence de notation Fitch Ratings.
En effet, selon la même source, ces avancées en matière de réformes s’inscrivent dans le cadre de l’accord avec le FMI au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC), d’un montant d’environ 1,9 milliard de dollars, devraient lui permettre d’encaisser la première tranche du prêt avant la fin du deuxième trimestre 2023.
Par ailleurs, un programme de financement actualisé devrait permettre à la Tunisie de recevoir plus de 5 milliards de dollars de financement extérieur provenant principalement de la part de créanciers en Europe et dans les pays du Golfe. Cela équivaudrait à environ 65% des besoins de financement du gouvernement en 2023, soit environ 16,9% du PIB.
Quant au financement restant, il pourrait être fourni principalement par les banques locales sans exercer de pression significative sur leur liquidité, selon la note de Fitch. Toutefois, le soutien des créanciers officiels inclus dans le plan reste conditionné par l’approbation du FMI.
Ainsi, la Tunisie éviterait la restructuration de sa dette, en assurant un financement suffisant pour couvrir les échéances de sa dette extérieure estimée à 2 milliards de dollars en 2023 et à 2,6 milliards de dollars en 2024.
Cependant, Fitch Ratings prévient que même en cas d’accord avec le FMI, les tensions sur les besoins en financements extérieurs pourraient rapidement réapparaître si les autorités s’écartaient des objectifs du programme de réformes et cela pourrait entraîner la suspension du décaissement des tranches restantes du prêt et entraverait probablement les décaissements des financements bilatéraux.
Le rapport de Fitch Ratings rappelle qu’historiquement le recours de la Tunisie aux programmes du FMI n’a jamais été aussi important notamment avec la faible capacité du gouvernement à mettre en œuvre les engagements de réformes nécessaires.