Etre entrepreneur est un défi, être une femme entrepreneure l’est encore plus. Dans un monde dominé par les hommes, les femmes qui créent leur propre entreprise doivent relever de nombreux challenges. Or, une étude de Frontiers in Psychology sur les entrepreneurs en Afrique du Sud a montré que chez les femmes entrepreneures, le contact avec un modèle ou un mentor les pousse à tenter l’aventure entrepreneuriale.
Cette étude intitulée “Exposition antérieure à l’entrepreneuriat et action des femmes entrepreneures: exploration des effets de modération des compétences entrepreneuriales dans le contexte d’un pays en développement”, réalisée par Melodi Botha, du département de gestion des entreprises, Université de Pretoria, Afrique du Sud, a été publiée le 26 mai 2020.
Elle explore la relation entre l’exposition antérieure à l’entrepreneuriat et l’action entrepreneuriale, modérée par les compétences entrepreneuriales (CE). En effet, il existe un
modèle théorique qui explique comment l’interaction des entrepreneurs avec leur environnement et les scénarios comportementaux qu’ils ont appris de manière concomitante (c’est-à-dire les compétences entrepreneuriales) ont un impact sur une nouvelle typologie des activités de gestation entrepreneuriale basée sur la théorie de l’état d’esprit des phases d’action.
En outre, les CE dans ce document sont tirées d’un cadre systématique de développement des compétences entrepreneuriales, qui catégorise les CE en (1) attitudes entrepreneuriales et caractéristiques personnelles et (2) motivations entrepreneuriales.
Il est proposé que l’exposition antérieure à l’entrepreneuriat soit un prédicteur significatif et positif de l’action entrepreneuriale future dans les phases prédécisionnelle et préactionnelle. Cependant, une fois entré dans la phase d’action, ce facteur n’est plus important, car les femmes entrepreneures ont franchi le Rubicon entrepreneurial.
Le modèle Rubicon des phases d’action permet de mieux comprendre les choix que nous faisons, l’action humaine et la réflexion sur ces actions. Les différentes phases d’action sont caractéristiques du modèle Rubicon des phases d’action, dans lequel la sélection des choix et la réalisation des objectifs deviennent plus compréhensibles. Le nom vient de la rivière nord-italienne, le Rubicon.
Le modèle précise que la poursuite réussie d’objectifs peut être comparée à la résolution de 4 questions consécutives :
Comment les gens choisissent-ils leurs objectifs ? Quels sont les objectifs potentiels ?
Comment planifient-ils l’exécution de leur objectif dans un délai approprié ?
Comment décident-ils de la planification et de l’exécution de leurs objectifs ?
Comment évaluent-ils les efforts déployés pour atteindre un objectif spécifique ? Qu’ont-ils atteint et que reste-t-il à faire ?
L’échantillon se compose d’entrepreneurs sud-africains, dont 346 femmes entrepreneures, et un échantillon de 804 hommes entrepreneurs est utilisé pour comparer les résultats de la première hypothèse. La modélisation des équations structurelles est utilisée pour modéliser la relation entre l’exposition antérieure à l’entrepreneuriat et l’action entrepreneuriale. Les résultats confirment que l’exposition entrepreneuriale préalable sous forme de modèles, de parents entrepreneurs ou de toute autre forme d’exposition à l’entrepreneuriat avant la création d’entreprise est particulièrement importante pour encourager les femmes à poursuivre la création d’entreprise (action).
En outre, le développement de certaines CE est crucial pour améliorer la force de la relation entre l’exposition entrepreneuriale antérieure et l’action entrepreneuriale pour les femmes entrepreneures. Ces résultats ont des implications importantes pour les femmes entrepreneures, les éducateurs, ainsi que les modèles d’entrepreneuriat, qui ont été traditionnellement dominés par les hommes.
Ce résultat indique que l’exposition antérieure à l’entrepreneuriat, sous forme de modèles ou d’entrepreneurs, encourage davantage les femmes entrepreneures que les hommes à créer une entreprise.