Alors que la transformation digitale ne cesse de se confirmer au grès du sur-place pandémique et que tout retour à la « normale » est exclu, les interrogations sur les changements incontournables au sein de la structure de l’entreprise et de l’ensemble de ses services ont été immédiatement accompagnées par des considérations relatives aux ressources humaines.
Et c’est exactement ce qu’a mis en débat le 1er panel du webinaire à propos de l’impact de cette transformation sur la fonction RH et les nouveaux métiers. C’est là que Adel Torjmen, Head of Nearshore Operations FIS (sur le créneau fintech), part de l’expérience de son groupe pour mapper le terrain : « Nous avons l’avantage d’un métier qui s’adapte au télétravail. En vérité, nous avons été en contact avec la problématique du télétravail avant la pandémie, il existait à faible dose mais tirait déjà parti de la digitalisation. La Covid a poussé les gens à agir immédiatement sans attendre et, quand la pratique n’était que d’une ou deux semaines par an pour nous, dès la crise nous sommes passés à 95% de personnes qui sont en télétravail. »
Pour Torjmen, ce mode opératoire s’est imposé durablement et il faut s’en féliciter. « Je pense que c’est une grande opportunité, typiquement pour les régions de Jendouba, du Kef et partout ailleurs. Il n’y a plus de différence entre entreprises régionales, nationales et internationales et si ce n’est pas facile à mettre en place, créer un lieu propice à l’offre et de la demande est à notre portée », commente-t-il.
Nous sommes clairement devant une nouvelle donne sur le marché de l’emploi et Torjmen la compare à une ubérisation de l’emploi. En gros, une utilisation de services qui permet aux professionnels et aux clients de se mettre en contact direct grâce aux TIC avec une mutualisation de la gestion et des infrastructures laminant les coûts : « Le télétravail est en train de nous conduire à une ubérisation de l’emploi au sein d’un monde de freelance. Dans ces conditions, on ne peut plus compter uniquement sur les universités pour faire face à des technologies qui naissent tous les 3 mois. Aujourd’hui, on a l’AI et le Machine Learning, demain on parlera d’autre chose. Il faut être agile, j’attends de l’ingénieur recruté qu’il s’adapte très vite. L’orientation est vers le Full Stack et, dans notre pays, je suis convaincu que nos ingénieurs sont tout à fait aptes à chausser ces nouvelles chaussures. »
Mais comment outiller les jeunes pour qu’ils soient aptes à vivre le processus de recrutement en ligne ? Bien sûr, si les mutations technologiques sont capitales, nous avons l’embarras du choix et Adel Torjmen, interrogé sur sa préférence entre les derniers chouchous ; R-Studio (récupération de disque) et Python (idiome orienté objet), prend parti sans hésiter : « Ces 2 logiciels n’adressent pas les mêmes problématiques mais Python devrait être enseigné dans les écoles primaires, son avenir est largement prometteur. Globalement, Python est très demandé ; il dépassera même Java. »