Le constructeur automobile japonais Toyota a annoncé mardi avoir investi 500 millions de dollars dans Uber, renforçant son alliance avec le groupe américain de voitures avec chauffeur (VTC) dans l’objectif de développer conjointement des véhicules autonomes visant à améliorer la sécurité et à réduire les coûts de transport.
Le Wall Street Journal (WSJ) a annoncé dans ce cadre que l’investissement de Toyota valorise Uber à environ 72 milliards de dollars. Selon les termes de l’accord, Uber intégrera la technologie de conduite autonome dans les mini-fourgonnettes Toyota Sienna destinées à être utilisées dans le réseau Uber.
Les deux sociétés, qui vont combiner leurs technologies respectives dans des véhicules spécifiquement conçus par Toyota, prévoient le début des déploiements pilotes en 2021, selon un communiqué du géant nippon. Le porte-parole à l’AFP a précisé que “des centaines de voitures” seront concernées dans un premier temps.
Uber a cherché des moyens de réduire les coûts de développement et les pertes dans son unité de véhicules autonomes suite à un accident mortel impliquant l’une de ses voitures en début d’année en Arizona. L’année dernière, la division Uber a dépensé environ 750 millions de dollars en développement de voitures autonomes avant de faire des coupes cette année.
Au cours des derniers mois, Uber a fermé ses opérations de véhicules autonomes en Arizona et mis à pied près de 400 pilotes d’essai, dont certains seront réembauchés après avoir suivi une nouvelle formation a indiqué le WSJ. Uber a également retiré ses véhicules autonomes des routes de la baie de San Francisco, de Pittsburgh et de Toronto, tandis que les enquêteurs se sont penchés sur les circonstances de l’incident en Arizona. Le groupe a expliqué qu’à l’occasion des nouveaux tests à Pittsburgh (Pennsylvanie), les véhicules autonomes seraient équipés d’un système de surveillance du conducteur pour s’assurer que les opérateurs demeurent attentifs derrière le volant.
Pour Uber et Lyft Inc., les véhicules autonomes pourraient réduire leurs dépenses les plus importantes,à savoir la paie des conducteurs. Pour les constructeurs automobiles tels que Toyota, le potentiel des voitures autonomes pour développer les services de covoiturage représente un défi majeur pour une industrie dominée par les voitures individuelles.
Au début de cette année, Toyota et deux sociétés affiliées ont affecté près de 3 milliards de dollars à la construction de logiciels pour les véhicules autonomes. Toyota a annoncé en juin qu’elle investirait 1 milliard de dollars dans Grab Inc., une société d’Asie du Sud-Est, évaluant ce démarrage à 10 milliards de dollars. Uber avait déjà vendu ses activités à Grab, en échange d’actions pour mettre fin à une lutte coûteuse contre des parts de marché.
L’investissement de Toyota dans Uber témoigne la détermination de la firme d’être un des leaders du marché des véhicules autonomes, a déclaré Glen De Vos, directeur de la technologie chez Aptiv PLC, fournisseur de logiciels automobiles.
Au deuxième trimestre, le chiffre d’affaires d’Uber a augmenté de 63% pour atteindre 2,8 milliards de dollars par rapport à l’année précédente, tandis que sa perte a diminué de 16% pour atteindre 891 millions de dollars. Parmi les premières grandes initiatives de Dara Khosrowshahi, PDG d’Uber citons la fin d’un procès intenté par Waymo depuis un an au sujet d’affirmations selon lesquelles Uber aurait volé et utilisé de manière inappropriée des secrets commerciaux pour des véhicules autonomes. Dans le cadre d’un accord conclu en février, Uber a promis de ne pas utiliser la technologie de Waymo, tandis que Waymo a reçu 0,34% du capital d’Uber, pour une valeur de 72 milliards de dollars. Khosrowshahi a également vendu des opérations non rentables et mis un nouvel accent sur les vélos et scooters louables. Uber a par ailleurs décidé d’abandonner son programme de camions autonomes pour se concentrer exclusivement sur les voitures sans conducteur.