Gregory Simpson, directeur régional Moyen-orient et Afrique du Nord du Centre international pour l’entreprise privée
Le Centre international pour l’entreprise privée, actif en Tunisie depuis 2007, est présent dans un grand nombre de pays sur les quatre continents. Il collabore avec la société civile, le monde économique et les politiques pour le renforcement des institutions démocratiques et du secteur privé. Nous sommes allés à la rencontre du directeur régional Moyen- orient et Afrique du Nord pour nous éclairer sur la mission du CIPE en Tunisie
Parlez-nous du CIP
Le Center of International Private Enterprise est une organisation américaine à but non lucratif dont le rôle est de renforcer la démocratie à travers le monde, et ce, par le biais de l’entrepreneuriat et la libéralisation des marchés. Nous sommes affiliés à la Chambre américaine de commerce, la plus grande fédération économique indépendante avec plus de 3 millions de membres. Nous collaborons avec le secteur privé pour développer des institutions de libre-échange qui doivent, à notre avis, accompagner les institutions démocratiques.
Qu’avez-vous réalisé en Tunisie ?
Nous sommes en Tunisie depuis 2007. Nous avons travaillé avec nombre d’institutions locales telles que l’IACE, initialement sur des thématiques de gouvernance d’entreprises, dans le but d’effectuer des plaidoyers. Nous avons également soutenu l’IACE pour collaborer avec l’UTICA et l’UTAP dans l’élaboration d’un Agenda national d’Affaires, un projet de dialogue public-privé. Aussi, nous travaillons avec une association de PME à Sfax pour renforcer le tissu entrepreneurial dans la région. A vrai dire, essentiellement, nous essayons d’aider le secteur privé à identifier ses priorités pour se développer et pour développer l’économie, dans le but de les présenter au gouvernement.
Comment considérez-vous le partenariat entre le gouvernement et le secteur privé ?
Il est primordial que le gouvernement prenne connaissance de l’avis du secteur privé en ce qui concerne la priorisation des réformes. Si un tel dialogue ne se concrétise pas, les décideurs risquent de mettre en place des réformes qui ne répondent pas aux besoins de la conjoncture actuelle. Ceci est vrai aussi bien pour les efforts visant à raviver le secteur touristique, que pour renforcer l’export, l’industrie, … Le gouvernement doit également porter plus d’attention aux PME. Les données ont prouvé que, dans un marché donné, ce sont les PME qui créent le plus d’emplois, car c’est là où il y a le plus de croissance.
Avez-vous mis en place un plan pour renforcer les PME ?
Nous avons encouragé le comité de l’Agenda national d’Affaires au sein de l’IACE à inclure les PME dans leurs consultations. D’ailleurs, dans la phase actuelle de l’Agenda, il y aura des déclinaisons locales pour 3 régions hors Tunis. Cela va rapprocher le process des PME dans les régions.
Parlez-nous de votre collaboration avec Leadership Academy for Development ?
Nous sommes déjà à notre seconde collaboration avec Leadership Academy for Development pour lequel Cipe a collaboré avec l’université de Stanford. Nous appuyons fortement cette démarche participative des formations du LAD. Nous pensons que développer ce type de leadership est urgent, notamment pour aider la prochaine génération de leaders à comprendre le processus de policy making. Préparer une nouvelle génération de leaders est indispensable pour continuer le processus démocratique et assurer la transition économique. D’après mes discussions avec des Tunisiens, j’ai constaté que vous avez hâte de voir la démocratie délivrer des résultats plus encourageants en termes de développement économique. C’est pour cela que nous avons priorisé la Tunisie pour le déroulement de ce programme.
Pensez-vous que ces résultats prendront beaucoup de temps avant de se concrétiser ?
Oui, bien évidemment ! Certes, certaines mesures ont un impact sur le court terme, mais les résultats vont prendre du temps. Nous sommes persuadés que le changement prend du temps et qu’un engagement à long terme est nécessaire pour que les réformes réussissent.
Comment avez-vous sélectionné les participants ?
Nous avons choisi des membres d’institutions clés dans les secteurs privé et public, et dans la société civile afin d’avoir le plus de représentativité. Nous avons veillé également à ce que tous les participants aient moins de 45 ans, avec un équilibre de représentativité entre Tunis et les régions intérieures du pays.