Alexandre Contart, directeur du Studio Dorian Gray
Alexandre Contart est directeur du Studio Dorian Gray spécialisé dans le marketing digital. Pour se présenter, le jeune entrepreneur préfère un autre titre très XXIème siècle : Youtuber. C’est le nom donné à cette nouvelle génération de stars qui ont fait leur fortune en postant leurs vidéos sur YouTube. Alexandre a débarqué le mois dernier en Tunisie à l’occasion de la cinquième édition du Salon de l’Entrepreneuriat Riyeda. Le Manager l’a rencontré et vous a préparé cette interview. Play.
Pourquoi avez-vous choisi de vous focaliser sur les réseaux sociaux?
Les réseaux sociaux sont le nouvel Eldorado. Grâce à ces plateformes, toute personne, peu importe sa position géographique et avec des moyens modestes, peut faire fortune. Ces réseaux sont en effet de formidables outils de vente.
En France, le très grand nombre d’acteurs sur le marché du marketing digital a fait que le marché est saturé. En Tunisie, en revanche, vous avez encore des opportunités à saisir puisqu’il ya encore assez d’espace pour de nouveaux entrants, et ceci grâce aux coûts très attractifs. Certes, le niveau du pouvoir d’achat n’est pas assez élevé, mais le marché reste très attractif.
Les réseaux sociaux n’ont-ils pas accumulé trop de pouvoir vis-à-vis des entreprises ?
Absolument. De l’autre face de la médaille, il est clair que le futur est aux réseaux sociaux. Afin d’éviter d’être tributaire d’un seul réseau, les entreprises sont appelées à multiplier leurs canaux de diffusion. En ce qui concerne Facebook, et sa décision de déclasser les posts des pages, au profit de ceux des amis et de la famille, je ne pense pas que ceci aurait un grand impact. Car pour les entreprises, le plus important sur Facebook n’est certainement pas le nombre de visiteurs sur leurs pages.
Tout l’intérêt du site de Zuckerberg réside dans sa capacité à offrir des espaces de publicité à des prix nettement plus attractifs que ceux des média classiques, tout en assurant un ciblage inégalé. À mon avis, le réseau social le plus important n’est ni Facebook, ni YouTube, ni même SnapChat. La plateforme du futur sera décidément l’e-mail. Personnellement, je publie par messagerie électronique une newsletter hebdomadaire pour laquelle le taux d’ouverture est de 35%, ce qui est un excellent indicateur. L’e-mail, du fait qu’il ne soit pas régi par une entité centralisée, est le moyen le plus direct pour créer de la valeur.
Aujourd’hui, il y a une sorte de réticence de la part des investisseurs contre les projets portés par un seul fondateur. Cette méfiance envers les solopreneurs est-elle justifiée?
Un projet doit certainement être porté par une équipe et à chaque équipe un leader; la personne qui donne à cette équipe sa vision et sa stratégie. À mon humble avis, il faut faire confiance, non pas à des personnes, mais à des profils qui démontrent leur capacité à gérer leur entreprise. D’ailleurs, un solopreneur n’est jamais seul puisqu’il peut faire appel aux services des experts et des personnes qualifiées de son équipe. Il faut certainement donner la chance aux jeunes pour prouver qu’ils sont capables de réussir.
Quel profil doit avoir l’entrepreneur pour réussir?
Un entrepreneur doit être optimiste face l’échec et laisser toujours la porte ouverte à de nouvelles opportunités. Prendre les risques fait partie intégrante de la vie de tous les jours pour les entrepreneurs. Mais attention! Il faut toujours veiller à prendre des risques mesurés où l’entrepreneur peut se permettre de perdre.
L’entrepreneur doit aussi prendre les choses entre ses propres mains; Certains entrepreneurs, quand on leur propose de nouveaux projets, préfèrent consulter d’abord leur comptable avant de se prononcer.Ce n’est pas au comptable de répondre; C’est à l’entrepreneur de prendre le risque. Nous, entrepreneurs, nous avons le privilège d’avoir la responsabilité totale de notre vie. Tirons-en pleinement profit.
Votre message aux jeunes souhaitant lancer leur projet?
Il n’y a pas de diplômes pour la réussite. En France, 12% des entrepreneurs français n’ont pas de diplôme, et 46% ont un bac ou un diplôme équivalent. Il existe en revanche une formule qui peut nous aider à trouver le chemin de la réussite: agir, répéter, et avoir patience.
En août dernier, j’ai créé une page Facebook et j’ai décidé d’y poster une vidéo par jour où je parle de l’entrepreneuriat. Je n’avais pas le matériel nécessaire donc j’ai décidé d’utiliser mon smartphone. J’ai décidé d’agir au lieu d’attendre à ce que toutes les conditions soient optimales. Depuis, quelles que soient les conditions, j’ai posté une vidéo par jour, chaque jour, encore et encore. La réussite n’était pas instantanée. J’ai mis des mois pour voir les résultats de mon travail, mais je n’ai jamais perdu patience et j’ai continué à poster des vidéos tous les jours.
C’est en appliquant cette formule magique que j’ai réussi à transformer ma passion en une success story.