La croissance économique mondiale fait un retour plus fort que prévu malgré les menaces et les instabilités qui planent. Selon le FMI, le taux de croissance devrait augmenter en dents de scie jusqu’à 3.9% en 2018.
Quand bien même les estimations ont de quoi donner une lueur d’espoir, le PIB n’est pas toujours le moyen idoine pour mesurer la croissance inclusive d’une population. Le cas de l’Inde avec un taux de croissance dépassant les 5% par an alors que les inégalités sociales persistent toujours en est une parfaite illustration. Conclusion à tirer : la croissance ne profite pas à tous finalement !
Mesurer le développement « réel » au sein d’une économie ainsi que la résorption de la pauvreté et du chômage est alors une question de première importance. Elle a fait l’objet d’un rapport publié par le World Economic Forum (WEF).
Une hypothèse émanant du modèle de croissance standard des dernières décennies: un accroissement des richesses créées grâce aux réformes et aux multiples incitations pour les investissements privés ainsi qu’à travers la hausse des exportations. Tout cela devrait amener les grandeurs économiques à un niveau supérieur.
Un nouvel indice en vue
Selon le WEF, pour mesurer le bien-être dans une économie, des indicateurs socio-économiques doivent être utilisés au lieu des statistiques de la croissance du PIB, qui continuent d’être le principal moyen de suivre les performances économiques nationales. Et cette statistique reste plus vulgarisée que l’Indice de développement humain (IDH), qui permet d’apprécier de manière plus qualitative les richesses créées. Cet indice regroupe l’espérance de vie à la naissance, l’éducation, le taux de scolarisation ainsi que le PIB par habitant calculé en parité de pouvoir d’achat (PPA).
Une mesure plus large de la performance économique nationale a été publiée, plus connue sous l’Indice de développement inclusif (IDI), lors de la réunion annuelle du Forum économique mondial (WEForum) à Davos.
Cette nouvelle mesure se propose d’évaluer le progrès économique national par la plupart des citoyens, en opposition à l’ancien moyen se basant sur la quantité produite dans leur économie mais par leur niveau de vie.
Cet indice se base sur trois piliers: croissance et développement, dont le PIB par tête d’habitant, l’emploi, la productivité et l’espérance de vie, et puis l’inclusion, à savoir le revenu médian des ménages, taux de pauvreté, distribution du revenu et distribution de la richesse.
D’autres indicateurs, non comptabilisés dans le PIB, sont pris en compte, à savoir l’équité intergénérationnelle, la soutenabilité, l’épargne nette, le taux de population dépendante, le niveau de la dette publique et l’intensité en carbone du PIB.
Force est de constater que la croissance du PIB par habitant est une condition nécessaire mais non suffisante pour évaluer le progrès général d’un pays. Et pour preuve, il est faiblement corrélé à la performance des trois quarts des indicateurs de l’IDI.
Selon le WEF, les dirigeants politiques et économiques ne devraient pas s’attendre à ce qu’une croissance plus élevée soit le remède à tous les maux sociaux. Et d’ajouter que de nombreux pays ont un important potentiel inexploité pour simultanément augmenter la croissance économique et l’inclusion sociale.
S’ouvrir à une statistique qui corresponde mieux à la mesure du progrès économique de la société et donner une image fidèle permettant d’agir en vertu de l’amélioration générale et durable du niveau de vie, telle est la démarche à prendre, conclut le WEF.