Une conférence de presse a été organisée le 11 juillet dernier à l’occasion du renouvellement de la convention de partenariat signée entre le Musée du Louvre et l’Institut national du Patrimoine, au profit du Musée national du Bardo et datant du 19 juillet 2016. Cette extension a vu l’intégration de nouveaux partenaires : UBCI, Total Tunisie, Air France, Hôtel Dar El Marsa, ATUGE et le Groupe Loukil.
Ce partenariat de longue haleine va permettre la création de la toute première formation diplômante de restaurateurs de sculptures en Tunisie, et ce, dès 2018. Le public va également pouvoir profiter de l’atelier de restauration qui sera installé, dans le cadre de ce programme, dans l’espace d’expositions et qui sera partiellement visible par les visiteurs ! Troisième point de ce partenariat : la poursuite du chantier-école Louvre-Bardo consacré à la collection des sculptures de Bulla Regia. Ainsi, des étudiants de l’Institut Supérieur seront initiés, par des experts du Louvre, aux métiers de musée. D’après Faouzi Mahfoudh, directeur général de l’INP, ce programme se situe dans le cadre de la stratégie adoptée par l’Institut visant à développer le patrimoine tunisien.
Implication totale du secteur privé
La conservation et la valorisation du patrimoine national ne sont plus l’affaire exclusive de l’État, bien que ce dernier continue de jouer un rôle des plus importants. L’implication de la société civile et la contribution du secteur privé dans cet effort constituent désormais un outil essentiel pour la pérennisation de ce secteur. C’est dans ce cadre que la signature de cette convention a vu la participation de plusieurs acteurs privés.
Ainsi, pour Pierre Bérégovoy, directeur général de l’UBCI, “la banque se mobilise pour ce projet afin de continuer d’offrir à tous les Tunisiens et aux visiteurs du monde entier du musée du Bardo la possibilité d’admirer ces œuvres d’une extrême valeur”. L’UBCI a donc réservé une enveloppe de 240 mille dinars, sur trois ans, pour la concrétisation de cette convention.
C’est dans cette même ligne que Walid Ben Aoun, directeur commercial et marketing de Total Tunisie, a annoncé que la filiale tunisienne du géant énergétique s’est engagée à soutenir cette seconde phase du partenariat Louvre-INP. Total Tunisie veut ainsi participer à la “préservation d’une richesse culturelle des plus anciennes et des plus riches en Afrique”. La contribution de l’entreprise va permettre la prise en charge de l’acquisition du matériel de restauration et d’une partie des coûts et frais des missions de l’équipe dédiée au Louvre. “La pérennité de l’action de formation des jeunes Tunisiens à la conservation et la restauration de leur patrimoine confère une dimension de mécénat social à ce programme”, a déclaré Ben Aoun.
L’importance d’un tel partenariat ne se limite pas à la rénovation des œuvres et à leur mise en valeur dans les salles du Bardo, “la transmission d’un savoir-faire réputé constitue l’élément le plus important de ce projet”, a déclaré Skander Mestiri, directeur général de Dar El Marsa.
Un point qui a été appuyé par la présidente de l’Association des Tunisiens des Grandes Écoles en déclarant que l’ATUGE s’engage à mettre ses différentes compétences et son savoir-faire en gestion de projets complexes au service du patrimoine tunisien. Et d’ajouter : “La participation à ce programme vise à rapprocher la communauté ATUGE des professionnels des secteurs de la culture et de la création dans le but de collaborer en faveur de la culture tunisienne”.
En ce qui concerne Air France, elle s’engage à soutenir le patrimoine tunisien en accompagnant la mise en œuvre du projet scientifique du chantier-école Louvre-Bardo et elle a déjà soutenu le centenaire du voyage du peintre Paul Klee en Tunisie. Sachant qu’Air France est le transporteur officiel de plusieurs expositions du Louvre à travers le monde suite à leur partenariat intitulé “Totalement Louvre avec Air France”.
Au final, le partenariat du Groupe Loukil se concrétise, d’après son PDG, dans l’accélération de la formation de spécialistes dans les domaines de la restauration et de la préservation des pièces archéologiques au moyen de méthodes modernes, et ce, en renforçant le partenariat scientifique avec le Musée du Louvre. “Cette participation à la valorisation du patrimoine tunisien permettra aux jeunes concitoyens de connaître la grandeur de la Tunisie et de redevenir fiers d’être Tunisiens”, conclut-il.