L’intégration économique de l’Afrique est essentielle pour stimuler la croissance et renforcer la compétitivité des entreprises du continent. Pourtant, la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) reste incomplète, freinée par des obstacles réglementaires, logistiques et financiers.
L’accord de la Zlecaf, entré en vigueur en 2019, vise à créer un marché unique africain en facilitant le commerce entre les pays du continent. Cependant, plusieurs défis persistent, notamment la nécessité d’harmoniser les politiques commerciales et d’améliorer les infrastructures. Pour y remédier, le Rapport économique sur l’Afrique 2025 propose des recommandations claires.
Des mesures concrètes!
Tout d’abord, les gouvernements doivent accélérer l’application intégrale de la Zlecaf. Cela implique de réduire les droits de douane, d’éliminer les obstacles non tarifaires et d’unifier les politiques commerciales. De plus, il est important de renforcer les comités nationaux de mise en œuvre et d’impliquer davantage le secteur privé.
Par ailleurs, le développement de chaînes de valeur régionales doit être une priorité. Des secteurs comme l’agroalimentaire, l’automobile, les produits pharmaceutiques et les énergies renouvelables nécessitent des investissements ciblés et un soutien accru aux petites et moyennes entreprises (PME).
De plus, les politiques climatiques doivent être intégrées dans l’application de la Zlecaf. La tarification du carbone et le financement des énergies renouvelables, comme le solaire et l’éolien, sont des leviers essentiels. D’ici à 2040, la transition énergétique africaine pourrait nécessiter des investissements de 22,4 milliards de dollars.
Par ailleurs, la modernisation des procédures douanières et l’adoption de technologies numériques, telles que la chaîne de blocs et le traitement électronique des données, sont indispensables. L’amélioration des infrastructures numériques, incluant les réseaux à haut débit et les centres de données, facilitera le commerce numérique et l’innovation.
L’égalité hommes-femmes est aussi un enjeu majeur. Il est nécessaire de lever les barrières empêchant les femmes de participer au commerce transfrontalier et de soutenir les PME dirigées par des femmes en facilitant leur accès au financement, à l’éducation et aux compétences numériques.
Enfin, l’harmonisation des politiques commerciales entre les communautés économiques régionales (CER) réduira la fragmentation et améliorera la cohérence de la Zlecaf. La libre circulation des personnes, des biens et des capitaux doit être encouragée grâce à des initiatives comme le Marché unique africain du transport aérien et le Système de paiement et de règlement panafricain.
En plus de ces aspects économiques, le rapport insiste sur l’importance d’un développement urbain durable. Investir dans le logement abordable, l’eau propre et l’assainissement est essentiel pour gérer l’urbanisation rapide. La création d’emplois dans les villes, notamment dans les services et l’économie informelle, contribuera aussi à réduire le chômage des jeunes.