Le colloque annuel de l’Institut tunisien des administrateurs (ITA) s’est tenu le 6 juin sur le thème “Intelligence artificielle et gouvernance: interactions, enjeux et perspectives”.
La rencontre s’est focalisée sur l’importance de s’adapter à l’intelligence artificielle. Néji Ghandri, président du Conseil bancaire et financier (CBF) et président du directoire d’Amen Bank, a affirmé que l’IA est en forte avancée depuis l’arrivée de ChatGPT, et que cela va pousser l’intelligence artificielle à réinventer les métiers. Il a aussi déclaré que l’enjeu actuel dans la gouvernance des organisations est l’intégration de l’IA de manière éthique et responsable, et que l’avenir des entreprises tunisiennes dépendra de leur capacité de naviguer dans ce nouveau paysage de manière intelligente.
Neila Benzina, partenaire fondatrice chez Wimbee France et administratrice à Attijariwafa Bank Tunisie, était la modératrice du panel “Incidences et enjeux de l’IA pour les entreprises et les banques”. Ce segment était le point de discussion de plusieurs sujets.
Mehdi Mahjoub, directeur général de Hyundai Tunisie, affirme que le monde de l’automobile est en pleine transformation grâce à l’influence de l’IA et que l’adoption de la voiture autonome est inévitable, malgré la résistance des clients.
Kais Bellil, directeur général chez OneTech Group, souligne que malgré ce que pensent les masses, l’IA date de quelques années et n’est pas aussi nouvelle que l’on croit. Selon lui, l’IA, qui aujourd’hui s’améliore par elle-même quotidiennement, peut nous aider à traiter les données de façon beaucoup plus efficace, et c’est aussi un grand plus pour le management des risques.
Dans le même panel, Karim Ahres, directeur général de Netcom SA révèle que depuis l’arrivée de ChatGPT fin 2022, ayant bouleversé le monde, le challenge de cette ère tourne autour de ce questionnement: est-ce que l’IA est une opportunité ou un risque pour les entreprises? Il a aussi insisté sur le fait que l’intelligence artificielle ne va pas arrêter de se développer, et a rappelé qu’un GPT 5, dont le lancement est prévu d’ici à novembre 2024, transformera ChatGPT d’un modèle de langage à un modèle d’action. C’était une occasion pour lui d’annoncer qu’il va lancer la formation du certificat ISO 42001 en septembre 2024. Ce certificat est la norme du système de management de l’IA. Il a conclu son discours en insistant sur l’idée que la Tunisie doit s’adapter à la disruption au modèle économique causée par l’arrivée des nouvelles technologies, et que même si l’IA va faire disparaître beaucoup d’emplois, de nouveaux métiers vont également apparaître.
Un thème a été répété durant l’évènement et se résume dans le fait que malgré l’avancée très rapide de l’intelligence artificielle, l’homme ne sera jamais obsolète, car il y a des limites techniques à l’IA, selon Elyes Ben Rayana, cofondateur et CEO de Value et administrateur à la Biat. Ce dernier, tout comme Ahres, a précisé que la Tunisie, tout comme le reste du monde, doit être flexible face à l’avancée de l’IA, pour ne pas stagner.
L’évènement s’est clôturé avec les signatures des conventions de partenariat de l’ITA avec PricewaterhouseCoopers (PWC), Qatar national bank (QNB) et Arab tunisian lease (ATL), et la cérémonie des remises des certificats d’Administrateurs de banques et de sociétés pour les promotions 2023-2024 de l’ITA.