Le Canada, la destination dont rêve une bonne partie des Tunisiens, est-il vraiment un bon choix de vie? Certes, cela dépend du statut et des conditions dans lesquelles l’intéressé débarque dans ce grand pays d’Amérique du Nord. A la surprise générale, une nouvelle étude a révélé qu’un plus grand nombre de nouveaux arrivants au Canada ont choisi de partir ces dernières années, ce qui constitue une menace pour un pays qui compte sur l’immigration pour stimuler sa croissance démographique et économique.
Selon l’étude réalisée par l’Institut pour la citoyenneté canadienne et le Conference Board du Canada, le taux de départ des immigrants est en constante augmentation depuis les années 1980 et s’accroît parmi les cohortes récentes. En d’autres termes, les nouveaux arrivants ne voient peut-être pas les avantages qu’il y a à venir s’installer au Canada.
En moyenne, 0,9% des personnes ayant obtenu la résidence permanente en 1982 ou après quittent le Canada chaque année. Toutefois, en 2019, ce chiffre est passé à 1,18%, soit 31% de plus que la moyenne. Les nouveaux arrivants sont confrontés à des coûts de logement élevés et au sous-emploi. L’étude a indiqué que les données relatives aux trois dernières années, marquées par la hausse des prix et la crise du logement et qui ont commencé à dominer les discussions, ne seront pas disponibles avant quelques années, mais elle s’attend à ce que les chiffres soient bien pires lorsqu’ils arriveront.
L’étude indique également qu’un plus grand nombre d’immigrants sont susceptibles de quitter le pays après quatre à sept ans de séjour. Elle a invité le gouvernement à investir dans les services d’installation, en mettant l’accent sur les premières années de l’immigration.
L’immigration a traditionnellement joué un rôle dans la stimulation de l’économie. Mais alors que le Canada est confronté à une hausse des prix et à une crise du logement, certains économistes ont exhorté le gouvernement fédéral à fournir des plans clairs sur la manière dont il entend recevoir les milliers de nouveaux arrivants qu’il espère accueillir au cours des prochaines années. D’ailleurs, cette semaine, le gouvernement fédéral annoncera son plan annuel sur les niveaux d’immigration, qui estime le nombre des futurs résidents permanents. L’année dernière, le Canada avait pour objectif d’accueillir 465 000 résidents permanents à la fin de 2023, 485 000 en 2024 et 500 000 en 2025.
Si vous comptez immigrer, il faut bien se préparer et, surtout, éviter de construire une image parfaite de ce pays. Professionnellement, c’est une bonne destination, mais la vie là-bas a aussi ses inconvénients.