En 2022, le nombre de Tunisiens établis à l’étranger était estimé à 2 millions 540 mille, avec près de la moitié d’entre eux résidant en France. Ces Tunisiens expatriés représentent de plus en plus des acteurs clés dans le développement économique de la Tunisie.
En effet, leurs contributions financières, à travers les transferts de fonds, ont connu une croissance significative, passant de 4 milliards de dinars en août 2022 à 5 milliards en août 2023. Ces chiffres ne sont pas à sous-estimer, car ils représentent un véritable pilier de l’économie nationale. Lorsqu’on les additionne aux recettes touristiques, ils forment un apport considérable de devises, couvrant jusqu’à 64% des services de la dette extérieure et représentant 40% des devises de la Tunisie, selon les propos de Ines Trojette, secrétaire générale de l’Atuge France, à l’occasion du Tunisia Global Forum 2023 qui s’est tenu le 23 septembre à Paris.
De son côté, Namia Ayadi, présidente de l’Instance tunisienne de l’investissement (TIA), a déclaré lors de cet événement que la diaspora joue un rôle essentiel dans le développement industriel de la Tunisie, en particulier en attirant des multinationales.
Environ 80% de l’investissement direct étranger dans le pays provient d’extensions d’entreprises déjà implantées en Tunisie. En effet, les TRE, qui occupent souvent des postes clés au sein de ces multinationales, deviennent ainsi les meilleurs ambassadeurs du pays. Leur réseau international, leur connaissance du marché local et leur capacité à faciliter les investissements sont des atouts majeurs. Ils sont les facilitateurs de ces investisseurs qui contribuent de manière significative à la création de richesse et à la génération d’emplois.
«Aujourd’hui, je peux affirmer que la présence de multinationales en Tunisie, en particulier dans le secteur industriel, est largement attribuable à la diaspora», affirme Ayadi.
Bien que la diaspora tunisienne contribue aux finances nationales, en influençant les politiques d’investissement et en attirant des multinationales… quelle serait la mesure de sa contribution si les obstacles bureaucratiques aux transferts de fonds étaient levés?