Depuis quelques années, le secteur des médias en Tunisie est confronté à de profonds changements, façonnés par l’environnement général et sectoriel dans lequel il évolue. La transition numérique, les défis économiques, les nouvelles habitudes des auditeurs et des téléspectateurs, ainsi que l’évolution politique et législative, ont tous un impact significatif sur l’organisation des médias et leurs stratégies de marketing et de vente. C’est ce que révèle le programme d’appui aux médias en Tunisie qui a organisé le vendredi 23 juin une restitution de l’étude réalisée par l’expert Naoufel Ben Rayana sur «Le financement des médias et les stratégies des annonceurs publicitaires en Tunisie».
Contexte politique
Depuis 2011, l’Etat tunisien n’a plus de politique publique pour les médias, il a connu, ainsi, un changement majeur dans sa politique publique pour les médias, passant de l’omniprésence de l’État à une régulation éditoriale via la Haica pour l’audiovisuel. Cette évolution a eu des conséquences sur le fonctionnement économique des médias, car il n’y a plus de référents attitrés pour veiller à leur viabilité. En temps de crise économique, cette absence de soutien peut s’avérer préjudiciable.
Contexte économique
La faible croissance économique de la dernière décennie a eu un impact sur la presse écrite, qui a vu son modèle économique et ses effectifs décliner. Malgré cela, les investissements publicitaires dans les médias sont restés relativement stables depuis 2014. Cependant, les médias audiovisuels doivent faire face à de nouvelles habitudes chez les jeunes qui privilégient les plateformes de streaming et les applications en ligne.
L’usage des médias
Les Tunisiens restent attachés aux médias audiovisuels, mais l’évolution des habitudes de consommation chez les jeunes constitue un défi pour les médias traditionnels. La transition numérique est donc incontournable pour rester pertinent et attractif.
La transition numérique
La transition numérique est un enjeu majeur pour les médias en Tunisie. La quasi-totalité des médias audiovisuels et de la presse papier n’a pas réussi à exploiter pleinement le potentiel du digital, ce qui se traduit par un retard dans la génération de revenus via les activités digitales.
Enjeux environnementaux
Bien que la transition énergétique n’ait pas d’impact direct sur les médias, certaines initiatives montrent que l’utilisation d’énergies renouvelables est envisageable pour répondre aux besoins en électricité.
Cadre légal
La promulgation d’une nouvelle Constitution et le statu quo au niveau du cadre juridique laissent place à de nouvelles possibilités réglementaires. Cependant, certaines règles actuelles entravent la consolidation de médias forts capables de rivaliser avec les annonceurs et les agences.
L’étude mentionne également que le secteur tunisien des médias est dominé par quelques médias audiovisuels généralistes. Avec un grand nombre de radios et de chaînes de télévision, les médias ont du mal à négocier avec les annonceurs et les agences de communication, tandis que l’émergence de nouveaux substituts aux médias traditionnels, comme les réseaux sociaux et les plateformes de streaming, complique leur tâche pour attirer les annonceurs.