“L’indépendance de la Banque, qui a dissocié la politique monétaire des politiques financières et économiques, a entravé l’efficacité des politiques publiques visant à favoriser le développement économique”, selon l’Observatoire Tunisien de l’Économie (OTE).
Dans son rapport intitulé “Qui détermine la politique monétaire en Tunisie ?”, publié hier mercredi, l’OTE souligne que depuis l’entrée en vigueur de la loi de 2016 qui fixe le statut de la BCT, cela n’a pas eu un impact positif sur le taux d’inflation en Tunisie, bien que la stabilisation des prix soit considérée comme le rôle principal de la banque.
L’OTE souligne la nécessité de revoir le rôle de la BCT afin de l’adapter aux besoins économiques actuels, en encourageant l’investissement et la création de richesses, et en se distinguant des approches restrictives du FMI qui limitent le rôle de la BCT à la lutte contre l’inflation. L’OTE aborde également la controverse entourant la loi sur l’indépendance de la BCT, ainsi que les inquiétudes de certains acteurs étrangers quant à son impact sur la stratégie de sauvetage mise en place entre la Tunisie et le FMI.
L’OTE souligne les débats suscités par l’augmentation de la dette publique, la diminution des réserves de devises de la BCT et la hausse continue du taux d’inflation, remettant en question le rôle de la banque dans le développement économique.
De plus, l’OTE rappelle que la situation de la banque, liée aux conditions imposées par le FMI, n’est pas nouvelle. Le FMI exerce des pressions sur le gouvernement tunisien dans le cadre des négociations pour un prêt de 1,9 milliard de dollars, notamment en demandant une révision du code des changes, une condition préalable à la signature de l’accord et à la libéralisation du taux de change.
(Avec TAP)