La mer de Gabès contient des teneurs en ‘cadmium’ (métal lourd) huit cents fois supérieures aux réglementations. Des quantités de zinc et d’arsenic dépassent, d’une centaine de fois, les normes. “Une catastrophe environnementale”, comme l’a décrit le journaliste français Hugo Clément lors de son enquête menée à ce sujet avec une équipe du média Vatika.fr.
Dans une émission diffusée le 18 janvier 2023 sur France Inter, des journalistes français ont évoqué les répercussions de la fabrication de l’engrais chimique composé DAP 18-46 en Tunisie.
En effet, pour fabriquer cet engrais, il faut produire de l’acide phosphorique, ce qui génère un déchet toxique bien particulier, qu’on appelle phosphogypse: il s’agit d’un gypse non naturel résultant d’un mélange d’eau et de boue très chargé en métaux lourds.
A Gabès, ce phosphogypse est rejeté directement dans la mer Méditerranée, polluant ainsi, gravement, la mer. “C’est l’équivalent du poids de la Tour Eiffel en rejet toxique, tous les jours, directement dans la mer !”, affirme le journaliste H.Clément. C’est peut-être pour cette raison que la France importe cette substance de la Tunisie afin de fertiliser les champs de blé, de maïs ou encore de tournesol.
Lors de son intervention, Clément a évoqué, aussi, la présence des cadavres de tortues marines, de poissons, mais aussi de nombreux oiseaux marins victimes de pollution sur les plages environnantes.
Selon la même source, il est à noter que les journalistes ont essayé d’interviewer le gouverneur local, mais “silence radio”. De plus, l’équipe a essayé de faire réagir la France afin de réduire ses importations en la matière, mais le ministère de l’Agriculture s’est contenté de déclarer que ces importations sont «autorisées, suivies et légales».