Aussi critiqué soit-il, le système scolaire et universitaire tunisien bénéficie d’un statut particulier en Afrique du Nord. D’après l’indice de liberté académique, publié par l’institut d’études politiques de l’université Friedrich Alexander, la Tunisie a le meilleur indice de liberté académique en Afrique du Nord.
Pour information, dans la classification des régions géographiques des Nations unies, les pays suivants appartiennent à l’Afrique du Nord: Algérie, Égypte, Libye, Maroc, Soudan (et éventuellement Sud-Soudan), Tunisie et Sahara occidental. Sur la carte de la liberté académique publiée en 2021, l’indice de la Tunisie se situe entre 0,7 et 0,8 sur 1, contre 0,5 à 0,6 pour le Maroc, 0,4 à 0,5 pour la Libye, 0,3 à 0,4 pour le Soudan, 0,2 à 0,3 pour l’Algérie, 0,1 à 0,2 pour le Sahara occidental et 0 à 0,1 pour l’Egypte.
Cet indice de liberté académique a été mis à jour début 2022. La Tunisie est classée dans le top 40-50% des pays en termes de liberté académique. La liberté académique a augmenté entre 2011 et 2021. Depuis 1960, l’indice de liberté académique de la région MENA a connu une croissance à partir de 1980, puis un déclin aux alentours de 2010.
La mise à jour de l’indice de liberté académique de cette année donne un aperçu de l’état des libertés académiques dans 177 pays et territoires. Basé sur une évaluation de la protection de facto de la liberté académique en décembre 2021, il présente deux résultats inquiétants.
Premièrement, les dernières données révèlent un déclin substantiel et statistiquement significatif de la liberté académique dans 19 cas, avec des améliorations enregistrées dans seulement deux cas par rapport à 2011. 37% de la population mondiale vit dans ces 19 pays ou territoires où la liberté académique a connu récemment une baisse importante.
Deuxièmement, le déclin des libertés académiques s’accompagne d’une vague d’autocratisation qui s’accélère et s’approfondit. Ces conclusions sont basées sur la dernière version de l’indice de liberté académique (ILA) qui est le résultat d’un projet de recherche en collaboration coordonné par des chercheurs en Allemagne et en Suède: Staffan Lindberg, directeur de l’Institut V-Dem de l’Université de Göteborg, Katrin Kinzelbach de l’Institut des sciences politiques de la FAU, Lars Pelke (également de la FAU) et Janika Spannagel (Université libre de Berlin). Plus de 2050 universitaires du monde entier ont contribué aux évaluations par pays.