Jean-Michel Dalle, directeur général d’Agoranov et professeur à l’université de la Sorbonne, est venu à Tunis, mercredi 2 mars, dans le cadre d’OST Global Immersion Week. Agoranov est un incubateur de 8 des 26 licornes que la France a connues ces 10 dernières années. L’une des licornes est Doctolib, la plateforme utilisée en France notamment pour tout ce qui est relatif à la pandémie, comme le vaccin contre la Covid-19 ou les tests PCR/antigéniques. Il s’agit de l’un des incubateurs les plus performants au monde.
Les débuts de la startup: la réussite comme l’échec ne sont pas prévisibles à 100%
Il a démarré l’aventure startup en fondant sa première licorne avec sa fille. “Il n’est pas possible de tout anticiper ou prévoir. La réussite comme l’échec sont le résultat d’un ensemble de circonstances. Par contre, il est possible de faire le maximum pour mettre toutes les chances de son côté”.
“Tout commence par les fondateurs”, dit-il. Il poursuit: “Ils ne parviendront à rien s’ils ne sont pas engagés. Tout revient au dialogue. Ils doivent parler entre eux et avec leurs investisseurs, sans avoir peur d’échanger leurs idées, même s’ils peuvent rester prudents dans une certaine mesure. Parler permet d’éviter les erreurs, et demander conseil à des personnes plus expérimentées est une précieuse arme pour orienter les décisions de son entreprise.”
Jean-Michel Dalle évoque aussi le track record. Il s’agit de l’historique d’une startup, de son palmarès et de ses réussites. “Il est important de garder une trace de son parcours, et cela dès ses débuts. Souvent, chez les startups, il n’y a pas de track record. Je conseille aux startuppers de noter tous les progrès de l’entreprise”.
L’écosystème des startups: dynamique, innovant, tout en progressant de façon continue
Pour Dalle, la startup doit se battre contre “the liability of newness”, ou la responsabilité de la nouveauté. Par exemple, une startup spécialisée en fintech a un devoir d’innovation, en restant à la pointe des nouvelles technologies. Mais il ne faut pas chercher l’innovation à tout prix, au détriment de l’efficacité. Il faut savoir adapter ses solutions aux besoins du moment et aux tendances. Ainsi, la résilience est l’une des premières qualités d’une startup, surtout dans les moments critiques.
Des événements comme OST Global Immersion Week sont des opportunités uniques de faire ce qu’on appelle une “classroom experience”, ou une expérience de classe. Ainsi, les entrepreneurs peuvent tisser des liens, apprendre de leurs expériences respectives et partager leurs vécus.
Pour Dalle, la compétence la plus longue et la plus difficile à acquérir est le management. “Le management prend de l’énergie et le temps d’apprentissage ne se compte non pas en années mais en décennies. Pour les entrepreneurs, le temps, c’est de l’argent. Donc ils devront apprendre à considérer leur temps comme précieux, tout en sachant être patients pour grandir et mûrir”.
La prochaine étape, selon Dalle, est de construire une carte complète des écosystèmes nationaux. “Ce sont les cartes des écosystèmes qui permettront de matérialiser une vision globale de l’environnement de chaque pays”.
Les partenaires de cet événement sont nombreux: Columbia Engineering, Columbia Business School, ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Réseau 4C-Centres de carrière et de certification des compétences, U.S. Embassy Tunis, Africinvest, Columbia Global Centers I Tunis, Columbia Global Centers l Amman, Drosos Foundation, Flat6Labs Tunisia, Qudurate – قدرات , Happy Smala , Innov’i – EU4Innovation, Union européenne en Tunisie, Expertise France et The Dot.