Les zones urbaines, où Internet est accessible, sont des zones de choix pour le cyber-recrutement de terroristes. Telle est l’une des conclusions du rapport de la Banque mondiale intitulé “Terrorisme transnational et Internet” qui étudie le cas des terroristes transnationaux de Daesh en Tunisie.
Internet permet-il le recrutement de terroristes transnationaux ? À l’aide de données de recensement de la population géoréférencées et des dossiers du personnel de l’État islamique en Irak et au Levant – une organisation terroriste très au fait de la technologie -, cet article montre que l’accès à Internet a facilité le recrutement par l’organisation de combattants étrangers en provenance de Tunisie. L’association positive entre l’accès à Internet et le recrutement de Daesh est robuste lorsqu’il s’agit de contrôler un large ensemble de facteurs de confusion observables et inobservables, ainsi que d’instrumenter les taux d’accès à Internet avec l’incidence de la foudre (cyber-attaque).
En permettant de nouvelles formes d’interaction sociale et d’acquisition d’informations, l’internet a fondamentalement remodelé la société. Bien qu’il soit souvent considéré comme une force de développement, cet article présente des preuves qu’il s’est également accompagné d’une baisse de la productivité, preuve de la montée en puissance de groupes extrémistes violents tels que Daesh, l’exemple même du terrorisme technologique. Après avoir combiné les données administratives de l’organisation djihadiste internationale avec des données de recensement de la Tunisie, quantitativement, l’internet a été, en net, un puissant facilitateur du recrutement terroriste international.
L’analyse de la Banque mondiale suggère une élasticité de 0,56 du recrutement de Daesh par rapport à l’accès à l’internet, ce qui témoigne de la propension des organisations terroristes transnationales à utiliser les technologies de pointe en matière d’information et de communication.