Prévue pour les 1er et 2 février 2018, la visite d’Etat qu’effectuera prochainement le Président français Emmanuel Macron en Tunisie a été au centre de l’entretien qu’a bien voulu nous accorder S.E. Monsieur Olivier Poivre d’Arvor, Ambassadeur de France en Tunisie.
A la question : que devons-nous attendre de la visite du Président Emmanuel Macron ? le diplomate français nous a répondus : « Nous sommes extrêmement tuniso-centrés et nous sommes là pour créer un environnement économique favorable basé sur des principes d’équité, d’innovation et de co-construction ».
En effet, selon ses propos, cette visite est l’occasion propice pour examiner les moyens d’impulser la coopération bilatérale entre les deux pays et d’approfondir les sujets d’intérêt commun.
Pour ce faire, une panoplie de mesures sera prise dont notamment le déploiement de manière importante des actions au moyen de la coopération dans les régions. D’ailleurs, outre l’Institut Français en Tunisie, d’autres institutions françaises seront mises en place dans les régions, à savoir à Gafsa, au Cap-Bon, à Bizerte et à Djerba.
Dans le cadre de cette coopération décentralisée, des aides d’une valeur de 300 Millions d’euros seront également allouées. L’Etat français traduit ainsi sa volonté d’aider à travers le financement d’ un certain nombre d’organismes tunisiens dans tous les domaines dont la santé, le tourisme et l’éducation, le but étant d’accompagner du mieux possible la nouvelle gouvernance de la Tunisie.
Mettant l’accent sur le domaine du tourisme, qui représente un important levier économique en Tunisie, l’ambassadeur estime que la saison bleue, allant du 15 Juin à septembre 2018, devrait être mise en valeur. Dans ce cadre, 200 événements environ sont planifiés. Cette saison sera clôturée, à la fin du mois de septembre 2018, par l’organisation du « Forum de la Mer » à Bizerte. Ce forum portera sur les grands enjeux maritimes et sera inscrit dans une périodicité annuelle.
En outre, Olivier Poivre d’Arvor n’a pas manqué d’attirer l’attention sur le secteur des médias et sur les libertés acquises depuis 2011 dont notamment la liberté d’expression et celle de la presse.
« La liberté de la presse est une exception tunisienne dans le monde arabe, et ce n’est pas un hasard si la Tunisie a été choisie pour abriter le prochain congrès de la Fédération Internationale des Journalistes (FIJ) en 2019 ! », a-t-il déclaré.
Cependant, les journalistes font toujours face à des situations difficiles. Et c’est dans ce même contexte que l’ambassadeur a rappelé que notre pays a été choisi pour le lancement de la convention internationale sur la protection des journalistes et les professionnels des médias, faisant remarquer qu’en Tunisie 67 journalistes sont décédés et 320 autres ont été emprisonnés, accordant une pensée particulière à Nadhir El-Gtari et Sofiane Chourabi.
S’agissant du traitement médiatique de plusieurs sujets délicats dont notamment le terrorisme, l’Ambassadeur de France a souligné la détermination de son pays d’aider les journalistes à effectuer leur travail journalistique correctement. Ainsi, ces derniers seront formés par des formateurs français. Il s’engage également à aider les journalistes tunisiens à faire des enquêtes de fond sur le phénomène de la radicalisation à travers le Net et à aider les pouvoirs publics en matière de cybersécurité.
Le diplomate signale qu’à l’occasion de la visite du Président Emmanuel Macron en Tunisie, un groupe mixte de haut niveau de défense et de sécurité sera mis en place pour la prévention du terrorisme et de la radication sous toutes ses formes.