La Banque Centrale de Tunisie (BCT) a publié, hier le 12 mars 2018, son analyse sur les échanges commerciaux de la Tunisie au cours de l’année 2017.
La BCT s’est basée, pour l’élaboration de ce rapport d’une vingtaine de pages, sur les chiffres publiés par le ministère de l’Energie et des Mines jusqu’à fin novembre 2017.
La source a dévoilé, en effet, qu’un niveau record du déficit commercial a été atteint en 2017, estimé à 15,6 milliards de dinars, soit un creusement de 2.991 MDT ou 23,7% par rapport à 2016. Cette baisse provient de la progression des importations à un rythme dépassant celui des exportations pour s’établir respectivement à 19,8% et à 18,1% entraînant par conséquent le recul du taux de couverture d’un point de pourcentage pour revenir à 68,8%.
Par répartition sectorielle, les exportations des entreprises résidentes du secteur Industries mécaniques et électriques (IME) sont les plus importantes, atteignant 3.5 milliards de dinars. Vient en deuxième position, le secteur Agriculture et Industries agroalimentaires pour lequel les exportations ont été valorisées à 3.3 milliards de dinars.
Valorisées à plus d’un milliard de dinars, les importations de matières premières et semi-produits ont accaparé 29% du total des importations.
Le rapport a mis l’accent également sur la forte détérioration de la balance énergétique dont le déficit est passé d’une année à l’autre de 2,7 milliards de dinars à plus de 4 milliards de dinars, en relation avec la baisse des ressources énergétiques de 10,7%, la hausse de la demande d’énergie primaire de 5% et la montée des prix mondiaux du pétrole. Selon la même source, le déficit énergétique a contribué en 2017 pour près de 45% dans l’élargissement du déficit commercial global.
Il a été indiqué dans ce cadre que « La flambée attendue des cours des produits pétroliers au cours de 2018 devrait accentuer ce gap énergétique, ce qui nécessiterait éventuellement un recours systématique à l’endettement extérieur ».
https://lemanager.tn/transformer-le-d%C3%A9ficit-72ed07a60199
Par ailleurs, l’année 2017 a été marquée par l’accroissement notable des achats de produits alimentaires de 22,1%. Ainsi, le déficit de la balance alimentaire s’est maintenu à un niveau élevé pour s’établir à 1.355 MDT.
Les ventes du secteur des mines, phosphates et dérivés se sont repliés ,quant à eux, de 1,5% malgré le redressement de 41,2% enregistré au cours du dernier trimestre de l’année par rapport à la même période de 2016.
En revanche, une amélioration notable est à constater dans les secteurs des textiles, habillements et cuirs, des industries mécaniques et électriques et des autres industries manufacturières, et qui est respectivement de l’ ordre de 16,3%, 20,4% et 15,1% , et ce, suite à l’amélioration de la demande étrangère émanant de l’UE.