SITIC Africa
Malgré une conjoncture économique peu favorable, le secteur des TIC est l’un des rares secteurs à avoir gardé un rythme de croissance soutenu aux alentours de 5%. C’est ce qu’a déclaré Anouar Maârouf, ministre des TIC et de l’Economie numérique, lors de sa participation à la troisième édition du salon SITIC Africa.
Pour le ministre, ce secteur n’est pas seulement une locomotive pour le changement économique du pays mais aussi “un moyen pour l’Etat pour se rénover, se moderniser, se transformer et être encore plus au service des citoyens et des entreprises”.
D’ailleurs, rappelle le ministre, c’est grâce à la transformation digitale qu’a connue l’administration tunisienne qu’il a été possible d’annoncer le lancement prochain d’une batterie de services en-ligne au profit du citoyen dont le Mobile payment.
Cette solution, espère-t-on, pourrait relancer le commerce électronique en Tunisie, mais aussi amorcer la création de nouvelles startup dans la Fintech. “Les banques en ligne, les paiements en ligne et mobiles, la big data et l’intelligence artificielle sont tous en train de changer le concept des finances dans le monde”, a noté le ministre. Et d’ajouter : “La Tunisie met à disposition de nos amis en Afrique ses infrastructures et ses entreprises innovantes qui sont prêtes à accompagner la Fintech africaine et internationale. Notre ambition est de nous tenir aux côtés de l’Afrique dans ses efforts de transformation numérique”.
Le développement des économies est tributaire de l’intelligence et des compétences, a affirmé de son côté Kais Sellami, président de la Fédération nationale des TIC à l’UTICA. Sellami estime alors nécessaire, si ce n’est urgent, de revisiter le système d’enseignement pour l’adapter aux exigences du digital. “En Afrique, nous avons les compétences et les entreprises capables de rendre nos secteurs économiques smart”, a-t-il indiqué. Et d’ajouter: “Nous avons des jeunes capables de créer des GAFA africains!”. Pour ce faire, Sellami souligne l’importance d’offrir les conditions de vie à même de contrecarrer ce flux de fuite des cerveaux.
Pour sa part, Ahmed El Karm a estimé que les technologies innovatrices sont l’avenir des systèmes bancaires et financiers. Partout dans le monde, les banques sont protégées par une réglementation qui assure la fermeture des marchés aux nouveaux entrants, affirme le banquier. Cependant, cette protection est en train de s’étioler étant donné l’existence d’une technologie qui arrive à surpasser la barrière réglementaire pour offrir aux clients des services bancaires et financiers sans passer par les institutions financières, et ce, via mobile ou PC», a-t-il indiqué.
Et de préciser que la Fintech exploite un gisement de services bancaires qui n’est pas basé sur l’ouverture des comptes mais sur des facilités de paiement d’une manière totalement rapide et sécurisée. Et le monde d’aujourd’hui est basé sur une technologie de rupture qui invente de nouvelles technologies telles que le big data, l’intelligence artificielle, l’IoT, la robotisation, la blockchain, …
Face à cette technologie de rupture, El Karm a estimé que nous devrons nous retrousser les manches pour conserver nos parts de marché et les développer par la suite. «Il est donc indispensable d’opter pour la mutation de nos systèmes d’information pour devenir intelligents, adaptés aux nouvelles solutions technologiques et efficaces opérationnellement», a-t-il déclaré affirmant qu’«il faut préparer d’une manière opérationnelle et forte la Tunisie de demain construite autour d’un système bancaire moderne et efficace qui réponde aux évolutions technologiques et aux besoins de la clientèle».