Après une première édition réussie, PEMA II se lance sous les meilleurs auspices.
Le projet PEMA, ou Promotion des activités d’Exportation vers de nouveaux Marchés de l’Afrique subsaharienne, vient de s’achever dans sa première phase qui a été menée de 2018 à 2020. La suite, PEMA II, a été lancée en janvier 2021 et durera jusqu’à décembre 2023.
PEMA II a été mandaté par le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) et mis en œuvre par la GIZ Tunisie, en partenariat avec le ministère du Commerce et du Développement des exportations et le Centre de promotion des exportations (CEPEX).
Vendredi, les initiateurs du projet ont organisé un événement pour clôturer PEMA I et lancer PEMA II. Le projet garde son objectif de soutenir les PME dans l’export en Afrique Subsaharienne. PEMA I n’avait que cinq marchés cibles : Cameroun, Côte d’Ivoire, RDC, Nigeria, Kenya. PEMA II s’élargit à toute l’Afrique subsaharienne.
PEMA II : ouvrir l’accès des entreprises au marché d’Afrique subsaharienne
Dans sa deuxième phase qui va s’étaler sur trois années (de 2021 jusqu’à 2023), le projet PEMA met en place plusieurs services avec un accent prononcé sur la coopération et le soutien direct aux PME tunisiennes, en particulier les entreprises dirigées par des femmes. Elles bénéficieront de leur propre consortium en plus des quatre consortiums déjà existants. Toujours en partenariat avec le CEPEX, le PEMA vise à développer de nouveaux services numériques pour faciliter l’export et diversifier les formats d’échange avec des entreprises africaines. Dans ces services, des formations en e-commerce et en marketing digital seront données.
Le projet vise enfin à soutenir les entreprises exportatrices en vue de les aider à mieux répondre à l’impact de la pandémie Covid-19.
Un développement axé sur le digital pour dépasser les frontières
Lisa Menucha, responsable projet PEMA à la GIZ, a déclaré : “Le site web Africa Trade Agreement et une application mobile ont déjà été lancés en novembre 2020, pendant la première phase du projet. Cela afin de renforcer les accords commerciaux régionaux avec l’Afrique subsaharienne (COMESA déjà signé par la Tunisie, ZLECAF en cours de négociation). Il y a eu 40 participants des structures étatiques aux 2 formations avec un scheduling du secteur des services et techniques de négociations.”
Chawki Jaballi, directeur de la coopération avec les pays africains et l’Union Africaine, rattaché au ministère, a expliqué : “Depuis 2018, le réseau d’exportation Think Africa, créé dans le cadre du projet, a regroupé 16 structures d‘appui à l‘exportation publiques et privées. Cette plateforme diffuse les opportunités de marché aux entreprises tunisiennes et coordonne les services d’information, de conseil et de soutien proposés par ses différents membres.”
Hichem Neji, directeur de la coopération internationale et du suivi du réseau des RCT à l’étranger, rattaché au CEPEX, a ajouté :”Le projet développe également des services appropriés, en soutenant le CEPEX dans la création d’une offre de services pour les chefs d’entreprise, à développer de nouveaux services numériques et à organiser des formats d’échange avec des entreprises africaines. Ainsi, le CEPEX va lancer son nouveau site www.tunisiaexport.tn. “
Chiffres clés, méthode d’adhésion au consortium
Le projet a créé quatre consortiums d’exportation : Tunisia Building Partners (bâtiment), Taste Tunisia (agroalimentaire), Tunisia Health Alliance (santé) et Get’IT (Technologie de l’Information et de la Communication).
Lisa Menucha, responsable projet PEMA à la GIZ, a déclaré : “Le taux de croissance a atteint plus de 2,2% en 2019. Le CEPEX a réalisé en libre accès en ligne des études de marché sur l’Afrique avec 42 études de marché sur les cinq marchés cibles : Nigeria, Cameroun, Côte d’Ivoire, RDC Congo, Kenya. 110 entreprises ont conclu des partenariats directs avec l’Afrique. Grâce à 54 entreprises membres, 15 consultants privés et 16 consultants publics ont été formés pour le conseil des entreprises sur des marchés de l’Afrique subsaharienne. Avec le soutien des consultants, 54 entreprises ont développé un plan d’export alternatif COVID-19. 152 emplois ont été créés par 50 entreprises soutenues avec 36% de ces postes occupés par des femmes.”
L’adhésion au consortium s’effectue de plusieurs façons. Pour Get’IT, toute entreprise qui partage les mêmes valeurs que Get’IT est la bienvenue. Akram Beji, administrateur du groupement Get IT, explique : “Il y a une réglementation à suivre avant de signer la participation dans le statut. Après cette signature, il y a une période de “fiançailles” de six mois renouvelable une fois. Suite à cette période, l’entreprise est intégrée”. Mokhtar Zannad, président du consortium Taste Tunisia, a une autre méthode : “Un entrepreneur se présente au directeur exécutif en lui présentant les documents avec les chiffres de l’entreprise. Lors de la réunion mensuelle du consortium, il se présente aux autres membres. ¾ des membres + 0.01% doivent voter pour lui.” Atef Saanouni, président du groupement Tunisia Building Partners, répond avec la mise en place puis la suppression du droit de veto : “La réglementation interne a évolué selon la situation. Au début, les membres fondateurs ont droit de veto par rapport à une adhésion. Puis, il y a eu un changement avec l’élimination droit de véto et le choix des 75% de votes positifs pour que le membre soit accepté”.
Atef Saanouni ajoute : “L’adhésion annuelle est budgetisée à l’avance. Si le membre ne respecte pas ses engagements, il sort du groupement”. L’adhésion se fait en plusieurs étapes et a un montant variable. Atef Saanouni poursuit : “L’entreprise constitue un plan d’action export avec un budget de 30 à 40 MDT. Après le plan d’action, il y a constitution d’un budget qui est divisé entre les membres actuels ou potentiels du projet”. Le montant de l’adhésion varie de 10 à 20 MDT selon la taille de l’entreprise.
Afin d’évaluer l’impact du projet, une étude commune entre l’université tunisienne MSB et l’université de Berlin est réalisée. Il s’agit d’un co-design et de l’évaluation de l’impact des services publics de promotion de l’exportation des entreprises tunisiennes.
Pour les entreprises désirant participer, un appel à candidatures sera lancé en août pour les entrepreneurs et en septembre pour les femmes entrepreneurs.