Anis Jaziri, président du Tunisia-Africa Business Council, révèle la stratégie tunisienne en Libye.
Quel positionnement pour la Tunisie en Libye face à la rude concurrence turque et chinoise ?
La Libye est un marché qui intéresse le TABC depuis plusieurs années et les nombreux événements que nous avons organisés sur cette thématique en sont le témoin.
Et c’est dans ce cadre que nous avons organisé, le 11 mars dernier à Sfax, la 3ème édition du Salon d’affaires Tuniso-Libyen. Plus de 120 chefs d’entreprises, hommes d’affaires, présidents de chambres de commerce Libyens ont participé à l’événement.
Et dernièrement, comme vous le savez certainement, le TABC a organisé à Tripoli le Forum tuniso-libyen qui a vu la participation de plus de 200 entreprises tunisiennes de divers secteurs. Il y a eu des rencontres et des coopérations importantes avec nos frères libyens.
Le flux des échanges commerciaux n’a pas été impacté par la crise, bien au contraire. Nous témoignons de l’accélération des échanges notamment dans le sud de la Tunisie, région caractérisée par sa proximité aux frontières libyennes. Ceci est dû, bien évidemment, à l’amélioration de la sécurité et la relative stabilité que connaît notre voisin. Cette stabilité va certainement attirer les Tunisiens encore une fois vers la Libye.
Quels sont les secteurs les plus prometteurs et ceux où on peut voir le plus de demande de produits et de services tunisiens ?
Tous les secteurs sont demandés en Libye. Néanmoins, le secteur agroalimentaire reste le secteur le plus demandé. Par ailleurs, la Libye va avoir besoin de bureaux d’ingénieurs, de bureaux de contrôle, de sociétés de construction, d’infrastructure, d’habitat. D’ailleurs, il y aura bientôt un accord avec la SNIT qui va prendre 800 logements sociaux. Sur 5 ans, 580 000 logements sociaux sont demandés en Libye.
Également, le secteur des matériaux de construction est très demandé. Il y a aussi la fabrication de médicaments et la santé. Sans oublier les services financiers, la formation et l’expertise comptable. Nous espérons que les travailleurs tunisiens reviendront en Libye et qu’il y aura des moyens de centaines de milliers de dollars consacrés à nos jeunes pour qu’ils travaillent sur le marché libyen.
Le président de l’UTICA libyen a déclaré qu’il allait amener de la main-d’œuvre d’Égypte, surtout pour le secteur du BTP. Est-ce que la main-d’œuvre tunisienne est toujours demandée en Libye ?
Au cours des trois derniers mois, plus de 100 mille Tunisiens sont partis travailler en Libye. La main-d’œuvre et l’expertise tunisienne sont demandées. Nous devons travailler, retrousser nos manches, visiter la Libye et Tripoli, et faire travailler le côté politique. Avant-hier a eu lieu un Conseil ministériel sur la Libye. J’espère que les décisions qui y ont été prises seront appliquées.