C’est pour cet objectif que Mohamed Kharrat, 35 ans, fondateur de CompiTechnology a déployé toute sa détermination pour faire de la technologie « la planche de salut » de notre quotidien.
L’expression n’est nullement choisie au hasard puisque le produit phare de cette startup est un maillot intelligent, doté de capteurs, pouvant prévenir des risques de noyade. Retour donc sur le parcours hors normes de cet inventeur de génie !
Commençant ses études universitaires à l’école préparatoire de Sfax, Mohamed Kharrat a par la suite intégré l’Ecole supérieure des communications de Tunis. À la fin de son cycle d’ingénieur, il atterrit au Japon, à l’université de Tokyo, où il obtient son master ainsi que son doctorat. Son expérience nippone fut bénéfique à divers égards, puisqu’il eut la chance d’être encadré par Ken Sakamura, l’un des plus grands spécialistes de l’industrie électronique de consommation au Japon. Sa volonté sans faille et son attrait pour l’innovation lui ont permis de tirer grand profit de cette expérience et de commencer, dès son retour à Sfax, à concevoir des prototypes alliant technologie et sûreté.
L’idée du maillot connecté (Hakim drowning prevention system) a d’abord germé dans les laboratoires du professeur Sakamura, où Mohamed Kharrat a conçu son tout premier prototype comme Proof Of Concept. Par la suite dès son retour en Tunisie, l’inventeur s’est consacré au développement de son projet et s’est vu octroyer un grand soutien de la part du programme Souk At-tanmia. « Souk At-tanmia a été de loin notre principal allié aussi bien financièrement qu’humainement. Ce programme continue à nous soutenir jusqu’à aujourd’hui en nous offrant de nouvelles occasions pour la promotion de nos produits dans différents événements».
Un soutien dont il avait grand besoin, les embûches ne manquant pas au parcours d’un entrepreneur qui ose se jeter dans l’univers de l’innovation et de la recherche. Le coût du développement et le temps imparti à l’obtention d’un produit fini étant colossaux, il était contraint de diversifier sa gamme de produits et de ne pas se cantonner à un seul objectif.
Il explique également que malgré le soutien du secteur public et les tentatives de mise en place de la loi pour les start-up, le résultat n’est pas encore probant. « Je pense que les entrepreneurs, en l’occurrence ceux innovants et ceux qui ont une visée sur l’international, ne sont pas suffisamment soutenus. Je tiens à souligner qu’il existe un programme de financement public très intéressant appelé PIRD, mais qui est actuellement totalement bloqué à cause d’une modification soudaine de la réglementation. »
Quand on questionne Mohamed sur ses ambitions pour l’avenir, c’est avec une joie immense qu’il nous parle de ses nouveaux produits. Le maillot intelligent Hakim, qui permet de détecter les mouvements de la personne et d’anticiper un risque de noyade, ou encore le porte-clé connecté AYNA aidant à localiser les clefs perdu à travers une application mobile qui fera le bonheur de plus d’un, sont tous en voie de commercialisation. Et ce, grâce à une équipe dynamique de trois ingénieurs et de cinq stagiaires.
Mais notre entrepreneur ne s’arrête pas là puisqu’il collabore avec de petites entreprises, notamment sur un projet d’application mobile AKALA food advisor et son site web www.akala.cc qui permet à tout un chacun d’analyser les composants alimentaires des produits achetés et ainsi de prévenir les risques d’allergie afin de s’orienter vers des produits sains et de meilleure qualité.
« J’espère que notre start-up sera un modèle pour les jeunes et que nous pourrons développer une technologie de pointe made in Tunisia. L’entrepreneuriat exige des compétences multidisciplinaires. Les startuppeurs doivent continuellement être à jour, s’informer sur le monde entrepreneurial à l’international pour apprendre de l’expérience de ceux qui nous ont devancés. Enfin, ils doivent s’entourer et collaborer avec des personnes compétentes dans les différents domaines afin ne rien laisser au hasard ».