L’écosystème tunisien compte 70 fintechs et 40% d’elles opèrent en Tunisie, d’après le chef de projet Sandbox réglementaire. En effet, la Fintech est parmi les cinq industries les plus en croissance en Tunisie, constituant 9,7% de l’écosystème des startups.
C’est dans ce cadre que Flat6Labs a organisé le 12 janvier 2021 un webinar pour faire découvrir cette industrie à travers des experts possédant une expérience locale, régionale et mondiale dans les principales entités Fintech.
Les panélistes ont partagé leurs expertises et expériences personnelles de l’espace Fintech en Tunisie : les réglementations, les opportunités et les défis.
La Tunisie a fait l’histoire dans le monde arabe en 2018 avec l’adoption du Startup Act. Elle est devenue depuis associée avec l’innovation et la technologie. À l’instar des réglementations, le talent des jeunes entrepreneurs a réussi notamment à booster l’écosystème.
Dorra Marrakchi, chef du projet Sandbox réglementaire de la BCT, a déclaré que la Sandbox réglementaire (bac à sable) est un processus qui facilite le développement de l’industrie des FinTechs d’une manière encadrée, à toute personne morale détentrice ou non d’un agrément, notamment les startups et ce, sans limiter ni la liste des activités ni celle des produits concernés par la Sandbox. Lors de la première cohorte, elle leur offre l’opportunité de présenter leurs solutions d’accélération des procédures administratives et l’accès au marché.
Marrakchi a souligné ainsi les projets phares de cette promotion qui tournent autour de l’économie circulaire, tels que les portefeuilles en ligne, la monnaie numérique, les plateformes de crowdfunding. Ces solutions innovantes ont poussé l’adoption des réglementations par l’ARP comme la loi relative au crowdfunding, un mode de financement innovant.
Les entrepreneurs de la fintech en parlent
Pour Selma Ribica, fondatrice et Managing Partner de Ventures01, le lancement de sa startup à Londres a facilité l’intronisation au sein de l’écosystème de la fintech à l’international. Lors de sa participation, elle a recommandé une approche fondée sur les risques utilisée au Kenya et au Royaume-Uni où elle a notamment vécu.
Pour ce qui est de cette approche, il s’agit de permettre aux startups de se lancer dans l’écosystème entrepreneurial, les surveiller de près et les réglementer proportionnellement en fonction de l’ampleur du risque auquel elles sont exposées.
L’adoption de cette approche par la Banque centrale du Kenya leur a permis d’arriver avec “des règlements révolutionnaires”, selon Ribica. En effet, ils ont démocratisé la numérisation de l’argent. De ce fait, toute personne peut devenir un échangeur d’argent. De plus, la Banque a autorisé l’inscription à distance pour les banques.
Par ailleurs, environ 50% des tunisiens n’ont pas de comptes bancaires, ce qui complique davantage la procédure des fintechs. Le développement de l’infrastructure et le changement des habitudes du peuple demandent un long élan et plusieurs parties prenantes pour se développer.
Les fondateurs de Kaoun, une fintech tunisienne, ont passé 3 ans à développer leur business model et une proposition d’infrastructure et architecture techniques. Après le refus de la BCT, faute de manque de relation entre la BCT et les startups fintech, ils se sont tournés vers les banques commerciales. Ce délai leur a poussé à réorganiser leur offre de valeur.
Le secteur de la fintech est trop réglementé en général. Selon Anis Kallel, fondateur de Kaoun, plusieurs startups ont choisi de pivoter et adopter une approche B2B au lieu d’une approche B2C afin d’assurer le paiement. “La complexité des réglementations reste toujours l’obstacle en Tunisie” a-t-il dit.