La BIAT a tenu ses Assemblées Générales Ordinaires et Extraordinaires en ligne, une première afin de s’aligner avec les recommandations du CMF. 53.7% du capital a assisté à cette réunion annuelle, au-dessus du quorum. Tous les documents nécessaires, y compris le rapport annuel, ont été mis à la disposition des actionnaires dans la plateforme créée à cette occasion.
Leader incontestable
La BIAT a terminé 2019 avec des dépôts de 12,9% à 12,997 MdsTND, l’équivalent d’une part de marché de 17,3% (16,8% en 2018). Les dépôts non ou faiblement rémunérés représentent 54.4% de cet encours, ce qui lui permet d’afficher un coût de ressources relativement bas.
Les créances sur les clients se sont élevées à 10,945 MdsTND, soit 12,1% du marché (13,6% fin 2018). Cette baisse s’explique par la volonté de la banque de s’aligner avec le ratio Loan-to-Deposit instauré par le régulateur. Ce ratio s’est établi, fin 2019, à 109%.
Le nombre des clients de la Banque a atteint 924 240, entre particuliers et professionnels. La BIAT a réussi à attirer 36 613 nouveaux clients en 2019. Le nombre de cartes en circulation est de 765 919 unités, soit 14% du marché.
La BIAT a souscrit des BTA pour une valeur de 1,643 MdTND, dont 344 MTND cédés à la clientèle. Les besoins en matière de refinancement étaient de 752 MTND au cours de 2019, en forte baisse par rapport à 2018 (3,114 MdsTND).
Ces performances ont permis un PNB de 956,9 MTND (hausse annuelle de 14,7%) et un résultat net de 333 MTND (hausse de 30,7% par rapport à 2018). Le rendement des capitaux propres a atteint ainsi 22,6%, son plus haut niveau sur les dernières années. Néanmoins, et à la demande du régulateur, la banque n’a pas distribué de dividendes au titre de cet exercice.
Quelle recette pour garder ce statut ?
Pour garder ce positionnement, la stratégie de la banque s’articule sur 5 principaux piliers.
Il y a d’abord l’amélioration continue de l’offre, en se différenciant davantage des concurrents aussi bien par marché que par segment. L’expérience client est également au cœur des préoccupations de la banque en mettant l’accent sur le développement du libre-service bancaire et la digitalisation des opérations.
Au niveau opérationnel, le développement de synergies entre les différentes entités du groupe permettrait plus de ventes croisées et donc plus de revenus. En parallèle, la réduction des charges continuera moyennant l’optimisation de l’allocation des dépenses.
Enfin, doter la banque d’une flexibilité dans la prise de décision et dans l’action lui permettra de se transformer et s’agrandir plus rapidement. Cela implique directement le conseil d’administration qui vient d’accueillir une nouvelle figure bien connue, M. Fadhel Abdelkafi.
Principales questions des actionnaires
Les actionnaires ont posé leurs questions à distance, et étaient toutes d’ordre technique.
Concernant l’impact de la COVID-19 sur la santé de la Banque, le management n’a pas donné d’estimations. Il a précisé que la situation évolue quotidiennement et que des projections pourraient être exposées en interne lors de la prochaine réunion du conseil d’administration.
Le management a tenu à préciser que l’impact financier de la décision de la BCT de permettre aux clients de reporter le paiement des échéances de crédits à un coût financier entre 15 et 20 MTND.
En matière de ratios prudentiels, la banque considère que son taux de couverture est adéquat avec la qualité de son portefeuille de crédits qui affiche un taux de CDL (Créances Douteuses Litigieuses) de 6,4%. Le niveau des fonds propres est confortable (1,663 MdTND) et permet de supporter des niveaux élevés de risques. D’ailleurs, le management n’envisage pas, actuellement, d’augmenter le capital en numéraire. Il y aura juste l’augmentation de capital à 178,5 MTND, par incorporation de réserves et ce, par l’émission de 850 000 actions nouvelles. Ces actions seront attribuées gratuitement aux anciens actionnaires à raison d’une action nouvelle gratuite pour vingt actions anciennes.
Pour l’acquisition de Tunisie Valeurs, cette opération vise à diversifier les revenus du groupe et de se positionner sur les métiers où la banque n’est pas leader sur le marché. La stratégie du broker est en train d’être discutée et un nouveau business plan sera présenté aux investisseurs lorsqu’il sera préparé.