En dépit de la période de confinement et de la rareté des opérations d’exportation, les chiffres du commerce extérieur n’affichent pas une extraordinaire reprise. Nos importations ont baissé de 11,4% à 14,020 milliards de dinars et même avec l’amélioration du taux de change, le taux de couverture ne s’est amélioré que de 10 points de base à 75%.
Cette évolution permet, enfin, d’illustrer la complication de notre balance commerciale et de montrer que la marge de son amélioration est faible. Le problème n’a jamais été le volume des importations, mais il se résume plutôt à la faiblesse des exportations. Ainsi, l’arrêt de l’activité économique dans l’Union Européenne, qui absorbe 71,9% de nos marchandises, a conduit à une extrême faiblesse de la demande. Nos échanges avec notre principal client ont chuté de 13,9%.
En parallèle, nos importations des biens d’équipement ont reculé de 19,8%, celles des matières premières et demi-produits de 13% et des biens de consommation de 10,9%. C’est une mauvaise nouvelle dans la mesure où cela va se refléter en une production plus faible pour les mois à venir. De plus, l’ampleur du déclin n’a pas été suffisante pour rééquilibrer un peu plus la balance à cause de l’inflexibilité de la structure de nos importations.
Effectivement, durant le premier trimestre, nos achats de biens de consommation, d’énergie et d’alimentation nous ont coûté 6,883 milliards de dinars, soit 49% de la totalité des importations. Sur la même période de 2019, le montant payé était de 7,353 milliards de dinars, soit 46,5% de l’enveloppe globale. A ce rythme, le scénario est clair : nous allons rester sur des achats importants pour ces trois groupes qui, à titre rappel, ont nécessité l’équivalent de 30,751 milliards de dinars en 2019. Ce sont des matières que la continuité de la vie exige. En même temps, les exportations vont subir de plein fouet les conséquences de ce qui se passe en Europe.
Conclusion : en l’absence d’une action sur les importations, nous risquons un élargissement du déficit commercial d’ici la fin de l’année. D’ailleurs, c’est le moment où jamais pour le faire car toutes les règles peuvent être changées à court terme.