Selon une publication de l’Institut tunisien des études stratégiques (ITES) se rapportant à la situation de conjoncture économique mondiale, un taux de croissance de 3.9% du PIB mondial pour l’année 2018 et 2019 est prévu.
Des publications du Fonds monétaire international datant d’avril 2018, indiquent une amélioration de la croissance au niveau mondial, tirée par une reprise de l’investissement soutenu par une politique monétaire accommodante dans les pays développés, une politique budgétaire expansionniste aux Etats-Unis et un regain de confiance des marchés tout juste sortis de la crise financière.
Aperçu sur l’économie des pays développés
Le taux de croissance des Etats-Unis prévu pour 2018 a été révisé à la hausse pour s’établir à 2.9%, soit une augmentation de 0.2 point de pourcentage par rapport aux projections du mois de janvier 2018.
Ceci est expliqué d’un côté par des politiques accommodantes telles qu’une nouvelle réduction de la pression fiscale sur les sociétés et les exonérations fiscales sur l’investissement. D’un autre côté, l’augmentation des dépenses publiques, qui fait suite à l’accord budgétaire conclu par les deux principaux partis politiques, le parti démocrate et le parti républicain, en février 2018, avait pour but de dynamiser la demande, de maintenir le rythme de croissance et d’atteindre le plein emploi. Cependant, l’augmentation du déficit budgétaire risque d’alimenter l’inflation et inverser à long terme la croissance économique américaine.
En ce qui concerne la zone euro, une légère reprise est attendue pour les pays de la zone euro. La croissance passe de 2,3% en 2017 à 2,4% comme estimé cette année en raison d’une politique monétaire expansionniste mise en œuvre par la Banque centrale européenne (BCE) et l’amélioration du climat des affaires dans les principaux pays membres. À moyen terme, la croissance devrait s’établir à 1,4%, freinée par une faible productivité due à des réformes insuffisantes et d’une faible évolution démographique.
Les pays émergents
Pour les pays émergents d’Asie, les dragons et les tigres ont réussi à avoir une croissance accélérée qui devrait l’être davantage en 2019, avec des estimations de 4.9% en 2018 et de 5.1% en 2019.
La Chine a réalisé en 2017 une meilleure performance que celle de 2016, avec un taux de croissance de 6.9% contre 6.7%. Cependant un endettement excessif pourrait faire retourner la situation à long terme.
On ne peut pas en dire autant de l’Inde, dont la croissance est plutôt intensive, tirée par les gains de productivité provenant des apports technologiques et les incitations à l’investissement privé. Un chiffre hors normes du taux de croissance est attendu pour 2018: 7.8% contre 7.4% réalisés en 2017.
Banque mondiale : imminente récession
Pour la Banque mondiale les projections sont moins optimistes. Un ralentissement de la croissance économique mondiale est attendu pour les deux années à venir.
Les chiffres estimés par cet établissement sont de 3.1% de croissance en 2018 avant de connaître une légère baisse en 2019 et 2020 avec 3% et 2.9% respectivement. Les pays développés devront craindre une récession à partir de 2019, d’après ces mêmes projections de la Banque mondiale.
Parmi les risques encourus par l’économie mondiale: le durcissement brutal des conditions financières, l’affaiblissement de l’appui des populations à l’intégration économique mondiale, l’apparition de tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine aggravées par l’adoption de l’isolationnisme ainsi que des tensions géopolitiques. Des défis qui devront être pris au sérieux.