Riche est l’actualité économique de ces derniers jours, et nul besoin d’être particulièrement attentif pour constater, en ce début d’année 2020, l’enchaînement des sommets organisés en partenariat avec l’Afrique, notre bonne vieille Afrique qui suscite, depuis toujours, la convoitise.
Petit rafraîchissement de mémoire. En septembre 2019, la Chine a organisé le 7ème Forum Chine-Afrique du 3 au 4 septembre 2019. Une bonne cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernements africains ont été invités par Pékin pour discuter affaires et opportunités business. Arrivent, ensuite le Sommet Afrique Russie en octobre 2019, le UK-Africa Investment Summit de janvier 2020, ou encore Prosper Africa du 6 février courant.
Et ce n’est pas fini : du 4 au 6 juin 2020, ce sera au tour du Sommet Afrique-France, qui sera organisé à Bordeaux, et c’est sans compter le TICAD – Japon-Afrique – qui se tiendra en Tunisie en 2022.
Pour résumer : des sommets pour un seul continent. Cela traduit la volonté des grandes puissances de profiter de cette terre fertile qui est l’Afrique. Une sorte de compétition où l’on s’arrache le continent. Rien de plus normal après tout, compte tenu du potentiel africain. Le continent abritera, vers 2050, une population supérieure à 2 milliards d’individus, avec une grande majorité de jeunes.
Plus encore : l’Afrique offre un terrain propice au développement de plusieurs secteurs d’activités, surtout les TIC. En 2017, les TIC ont attiré des investissements d’une valeur de 1,9 milliard de dollars selon The Africa Investment Report 2017 publié par le Financial Times et sans doute, ce chiffre a encore augmenté au fil des années.
Autre chiffre à retenir : selon le dernier rapport de la Banque Africaine de Développement (BAD), les Investissements Directs Étrangers (IDE) vers l’Afrique ont atteint 205,7 milliards de dollars en 2019. Ce sont d’autres données qui traduisent la volonté des grandes puissances de devenir les partenaires privilégiés de notre continent. D’ailleurs, c’est une déclaration que nous avons entendue lors de chaque sommet, que ce soit en Chine, en Russie, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, et bientôt en France et au Japon.
C’est sans doute le nouvel ordre mondial : pour asseoir sa domination économique, une puissance doit investir en Afrique. Nul doute que cela représente une excellente opportunité pour notre continent qui a l’embarras du choix face à tant de prétendants. Il ne s’agit pas de privilégier l’un au détriment d’un autre, mais il faut savoir exploiter ces partenariats intelligemment pour pouvoir en profiter afin de réaliser une croissance économique inclusive et la déployer pour le développement. Notre jeunesse doit aussi en profiter. Une jeunesse pétillante et talentueuse que nous avons, malheureusement, du mal à retenir.
Après ces sommets, à qui sera le tour ?
F. K