C’est à Tunis que le groupement professionnel du paysage et des métiers verts de la CONECT a élu domicile pour sa conférence Ville de Demain pour une Tunisie Verte. Objectif: mettre sous les feux des projecteurs un secteur peu connu par le grand public. Détails.
Avec une armada de lois et d’accords internationaux ratifiés, la Tunisie est sur le papier irréprochable en matière d’environnement. Dans les faits, en revanche, la réalité est tout autre. La situation s’est particulièrement aggravée ces dernières années et la Tunisie Verte ne l’est certainement plus : “Les espaces verts en milieu urbain ont connu une dégradation considérable lors de ces dernières années à cause d’un manque d’intérêt de la part des autorités municipales”, a déploré Mohamed Ben Cheikh, président du Groupement professionnel du paysage et des métiers verts (GPPVM). Pour les professionnel du secteur, ce désintéressement n’est pas sans impact sur leur activité: “La gestion de ces zones représentait jadis une partie importante des activités des entreprises du secteur, surtout avec la faible demande du secteur privé et des particuliers”, a-t-il ajouté.
Reconnaissant que la Tunisie est passée ces dernières années par une “période de chaos”, Tarek Cherif a tenu à préciser que le secteur vit en ce moment une période de relance graduelle. Le président de la Conect a également appelé les entreprises et les professionnels des métiers de saisir l’importance de cette opportunité qu’est la démocratie locale: “Les maires sont aujourd’hui tenus de fournir des résultats aux électeurs en termes de qualité de vie et d’amélioration de l’environnement local”, a-t-il expliqué. “Votre rôle est d’offrir aux élus locaux les moyens de réaliser de tels projets avec un bon rapport qualité/prix”.
Une autre opportunité à ne pas manquer par les paysagistes tunisiens: la Libye. En effet, Mohamed Ben Cheikh a appelé l’État à soutenir les entreprises du secteur afin de les aider à exporter leurs services vers ce pays en pleine reconstruction, mais aussi en Algérie ― où la demande est importante ― et en Afrique. Un intervenant du secteur a pour sa part indiqué que les entreprises tunisiennes sont encore loin de pouvoir concurrencer celles marocaines et françaises déjà établies en Afrique. Il a dans ce cadre appelé l’État à soutenir les firmes afin de moderniser leur mode de gestion ― voire même une mise à niveau aux standards ISO 9001 et ISO 14001.
Les professionnels du secteur ont également déploré le manque d’une main-d’oeuvre qualifiée ainsi que l’inadéquation des formations ― aussi bien académique que professionnelle ― aux besoins du marché.
Cette journée a vu également la consécration de plusieurs grands noms du secteur.