La Tunisie et la Chine ont fêté, en 2019, le 55ème anniversaire de l’établissement de leurs relations diplomatiques. Puissance montante qui figure parmi les poids lourds de l’économie mondiale, la Chine est aujourd’hui un partenaire stratégique avec lequel la Tunisie doit savoir composer. En juillet 2018, notre pays s’est officiellement engagé sur la Route de la Soie, qui constitue, rappelons-le, un vaste projet économique chinois visant à relier le pays au Proche-Orient et au monde.
Partenariat économique, et plus encore
L’Empire du Milieu tend la main à la Tunisie selon l’ambassadeur de Chine, Wang Wenbin, en Tunisie, que ce soit sur le plan sécuritaire ou économique. Sur ce dernier point, le diplomate nous a rappelés l’engagement de son pays à appuyer la transition démocratique tunisienne. “Nous sommes disponibles, notamment pour établir des projets structurants dans l’infrastructure”, a-t-il assuré au Manager.
L’ambassadeur a rappelé un certain nombre de projets tuniso-chinois, et ce afin de souligner l’étroitesse de la collaboration entre les deux pays : l’Hôpital Universitaire de Sfax financé par un don chinois de 200 millions de dinars, l’Académie Diplomatique, le Centre de Jeunesse et de Sport de Ben Arous – en cours de construction -, ou encore une usine de production des phosphates à Gafsa, construite par une compagnie chinoise ayant remporté l’appel d’offres lancé par la Tunisie.
La coopération est aussi d’ordre culturel selon Wang Wenbin. De fait, en 2019, le premier Institut Supérieur de Langues de Tunis a ouvert ses portes pour enseigner le mandarin – langue pratiquée au Nord et au Sud-Ouest de la Chine -. L’établissement, selon l’ambassadeur, engage 7 professeurs et des bénévoles. 30 élèves tunisiens suivent actuellement les cours. Plus encore : dès le 12 janvier 2020, un groupe artistique chinois investira la Cité de la Culture pour fêter le Nouvel An Chinois. “Nous pourrons encore renforcer notre coopération”, a déclaré le diplomate.
Un partenariat oui, mais gagnant-gagnant
D’autre part, la Chine s’est sérieusement engagée dans la lutte contre les changements climatiques. L’Empire du Milieu, rappelons-le, figure parmi les plus mauvais élèves en matière de respect de l’environnement. L’ambassadeur chinois a assuré que tout est mis en oeuvre pour lutter contre ce fléau.
La Tunisie, pour résumer, a tout intérêt à coopérer avec la Chine, mais intelligemment. Elle pourra profiter du savoir-faire chinois en matière d’énergies renouvelables ou de technologies. Pour ce dernier domaine, des entreprises comme Huawei sont parmi les leaders du marché mondial dans la téléphonie et le réseau. Il s’agit, aussi, d’élaborer un partenariat commercial gagnant-gagnant. Et là, ce n’est pas encore gagné. En effet, le déficit de la balance commerciale de la Tunisie vis-à-vis de la Chine a atteint 4,44 milliards de dinars durant les 11 premiers mois de 2019, selon l’Institut National des Statistiques.
Enfin, il convient de souligner qu’il est un peu difficile de parler de partenariats actuellement, étant donné que nous ne disposons pas encore de gouvernement. Wang Wenbin l’a d’ailleurs souligné : “Nous attendons l’arrivée du nouveau gouvernement”.