Après des mois de travail, la deuxième édition du concours UBCI-Lab’ess de l’entrepreneur social est arrivée à terme avec l’organisation de la cérémonie de remise des prix aux lauréats.
Ainsi, ils étaient sept entrepreneurs sociaux à présenter leurs projets devant un jury composé de 12 experts de la Tunisie et d’ailleurs. Accompagnés par le Lab’ESS, ces entrepreneurs ont pu développer leur projet non seulement en ce qui concerne la rentabilité financière, mais aussi en termes d’impact social.
“Nous pensons que l’entrepreneuriat social et solidaire peut jouer un rôle très important dans le développement économique du pays”, a déclaré au Manager à cette occasion Rachid Abidi, Directeur du Lab’ESS. “Ces entreprises peuvent intervenir là où ni l’État ni le secteur privé classique ne peut agir”, a-t-il ajouté.
Le Lab’ESS, pour ceux qui ne le connaissent toujours pas, s’est donné pour mission de soutenir et accompagner les entrepreneurs sociaux dans le développement de leur activité et d’assurer sa pérennité. Et si Lab’ESS a créé ce prix, c’est pour mettre sous les feux des projecteurs sur l’impact qu’ont ces projets d’entrepreneuriat social sur les communautés touchées. “C’est aussi un moyen pour faire parler de l’entrepreneuriat social en Tunisie”, a souligné Rachid Abidi.
Le choix de collaborer avec l’UBCI n’est pas lui aussi fortuit. “Ceci nous permet de rapprocher les banques de l’entrepreneuriat social et de sensibiliser leurs équipes quand à l’importance de cette activité”, a expliqué Abidi.
D’ailleurs, lors de son intervention d’ouverture, Pierre Beregovoy, Directeur Général de l’UBCI, a affirmé que le partenariat avec le Lab’ESS a permis aux collaborateurs de la banque de développer toute une culture de Responsabilité Sociétale de l’Entreprise. Et d’ajouter: “L’entrepreneuriat social et solidaire pourrait être la face la plus pratique et la plus concrète de la politique RSE”. Tout en soulignant que bien que l’UBCI ne dispose pas d’un produit destiné spécialement aux entrepreneurs sociaux, “nous nous engageons à les accompagner pour que les projets deviennent rentables”.
Les lauréats
Pour ce concours, la mission du jury est de choisir les trois heureux entrepreneurs qui se verraient attribuer les prix de l’Entrepreneur Social de l’Année (5 mille dinars), Coup de coeur (3.5 mille dinars) et Coup de Pouce (1.5 mille dinars).
Alors qui sont les lauréats de l’édition 2019 ?
Le projet Kufanya, porté par Laurent Nyobe Lipot, un migrant camerounais qui a choisi la Tunisie pour lancer son projet, a remporté le prix de l’Entrepreneur Social de l’Année. Il s’agit d’un incubateur dont la mission est de soutenir les migrants en Tunisie à développer leurs projets et à créer de la valeur pour l’économie locale. Il a développé des formations, des ateliers, de l’accompagnement à destination de la population migrante. Par ailleurs, les migrants porteurs de projets ont également accès à du réseautage grâce à cet espace. L’impact du projet touche près de 8000 migrants dont près de 3000 au Sud du pays. Dans une déclaration à leconomistemaghrebin.com, le fondateur estime que les migrants subsahariens peuvent contribuer à l’économie tunisienne. Ils peuvent, également, apporter leur pierre à l’édifice de la vie entrepreneuriale en Tunisie.
Le prix Coup de Cœur a été, quant à lui, attribué au projet Climb’in de Mohamed Ali Abid. Ce projet s’inscrit dans le cadre du développement des sports de montagne en Tunisie, et ce, par la création d’une salle d’escalade à la Marsa. Le projet a pour vocation d’initier les Tunisiens à cette discipline. Le co-fondateur du projet, Mohamed Ali Abid, affirme à leconomistemaghrebin.com que la salle de sport ouvrira ses portes en janvier 2020. Et de préciser qu’elle permettra aux Tunisiens n’ayant pas les moyens d’escalader des falaises et des montagnes de faire de l’escalade de bloc.
Le prix Coup de Pouce revient à Amina Soudani, fondatrice du projet Lebra, pour la valorisation des déchets de cuir. A partir de ces déchets, des accessoires, des chaussures et des articles de petite maçonnerie sont conçus. Elle explique, également, qu’elle a préféré bénéficier de l’encadrement de l’incubateur Lab’ess. Il est à noter que le projet a un impact social et solidaire, étant donné qu’il lutte, entre autres, contre la pollution.