Cinq banques tunisiennes ont été placées sous le projecteur de Moody’s. Dans son dernier rapport publié lundi 9 décembre 2019, l’Agence Internationale de Notation a revu à la baisse les perspectives de notation des dépôts en monnaie de l’Amen Bank, de l’ATB, de la Banque de Tunisie, de la BIAT et de la STB.
Amen Bank passe, ainsi, de B2 à Caa1 négative. L’ATB passe de B2 à Caa1 négative. La Banque de Tunisie passe de B2 à B3 négative. La BIAT passe de B2 à B3 négative et la STB passe de B3 à Caa3 négative. Il s’agit, en fait, des notes financières les plus mauvaises qui puissent être attribuées.
Pour Moody’s, les banques tunisiennes citées vont faire face à plus de défis comparées à leurs homologues africaines. L’agence internationale explique ces dégradations des notes par le ralentissement de l’économie, ainsi que par la forte vulnérabilité extérieure. La dette publique constitue un autre facteur expliquant la situation selon Moody’s. Tant d’éléments qui ne feront que peser sur les opportunités commerciales des banques.
D’un autre côté, l’agence internationale rappelle que les créances accrochées en Tunisie ont représenté 13,4% du portefeuille de prêts du secteur bancaire en 2018. Cette part peut diminuer, mais à condition que les banques publiques arrivent à résoudre leurs problèmes à l’aide, notamment, d’une nouvelle législation.
Toujours dans son rapport, Moody’s souligne que certains systèmes bancaires font toujours face à des risques de financement et de liquidité plus élevés, évoquant, notamment, le cas de la Tunisie. Dans notre pays, les banques commerciales sont encore dépendantes du financement de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), d’après l’agence de notation.
A l’échelle africaine, Moody’s affirme que les perspectives sont négatives pour 2020, et ce, à cause de l’affaiblissement des conditions d’exploitation, mais aussi de l’augmentation des pressions sur la qualité des actifs. La dette, en Afrique, demeure élevée, d’autant plus que la croissance du PIB devrait rester inférieure au potentiel du continent.
Néanmoins, malgré ce contexte difficile, la plupart des banques, d’après Moody’s, ont pu maintenir des niveaux de capital élevé. Le financement et la liquidité en monnaie locale demeurent solides dans la plupart des pays.