La dimension “responsable » est importante pour la construction de l’image de marque d’une entreprise. C’est un gage de confiance, une marque de fabrique et une manière de fidéliser et de faire adhérer de nouveaux clients. Ce n’est pas uniquement contre la pollution et contre la pauvreté qu’il faut se battre: les entreprises peuvent également s’engager dans la bataille contre le gaspillage alimentaire et en Tunisie, il s’agit d’un fléau dangereux.
Une enseigne française de grande distribution l’a compris. Nous Anti-Gaspi, nom de cette dernière, est déjà mobilisée dans cette lutte. Elle a ouvert, jusqu’à présent, 5 magasins d’épicerie et un 6ème ouvrira bientôt ses portes à Paris, en France. On y trouve les produits classiques d’une épicerie : fruits, légumes, produits frais, produits d’hygiène, etc. Mais qu’est-ce qui change ? Nous Anti-Gaspi propose des produits présentant des défauts d’aspect, des emballages abîmés, des produits frais affichant un délai légal de consommation court ou bientôt dépassé
Tels sont les produits proposés par Nous Anti-Gaspi. Ils sont généralement 30 % moins chers que ceux qu’on trouve ailleurs. L’enseigne est approvisionnée par les producteurs locaux. Elle récupère les produits qui auraient été jetés car jugés non-conformes aux standards de l’agroalimentaire.
A titre d’exemple, un primeur doit vendre des pommes “bien faites”. La surface des meurtrissures légères ne doit pas dépasser les 1,5 cm². Les pommes rejetées par les contrôle de qualité ne sont donc pas dangereuses pour la santé, mais seulement “pas présentables”. Le producteur a le choix de les revendre aux industriels pour en faire des compotes à des prix très bas, ou de les laisser pourrir sur ses champs. C’est là que Nous Anti-Gaspi intervient en rachetant ces pommes non désirées.
Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. Les produits alimentaires jetés par la grande distribution, jugés “invendables”, pèsent des tonnes. Ils ne sont pas forcément périmés, mais juste non conformes aux exigences marketing de l’enseigne en question.
En Tunisie, les grandes marques et la grande distribution ne sont pas suffisamment engagées dans la lutte contre le gaspillage alimentaire. Selon l’Institut national de la consommation (INC), l’équivalent de 572 millions de dinars de nourriture sont jetés à la poubelle par les Tunisiens chaque année. Un chiffre qui fait froid dans le dos, sachant que tant de personnes ont du mal à se nourrir correctement que ce soit en Tunisie ou ailleurs. C’est là où les entreprises peuvent entrer en jeu afin de sensibiliser, chacune à sa manière, sur l’importance de lutter contre le gaspillage alimentaire.