Les zones d’ombre persistent au sujet de la faillite de Thomas Cook et de ses conséquences sur le secteur touristique tunisien. Dans cette débâcle mondiale, la Tunisie figure parmi les pays les moins impactés par la crise, du moins selon le ministère du Tourisme et de l’Artisanat.
De son côté, la Fédération Tunisienne de l’hôtellerie (FTH) a assuré que les clients de Thomas, ayant visité la Tunisie après le 23 septembre 2019, sont toujours sur place pour passer leurs vacances.
Selon la chargée de communication de la FTH, Mouna Ben Halima, la Fédération a soumis un questionnaire à 100 hôtels tunisiens après l’annonce de la faillite du tour-opérateur britannique. L’objectif est de calculer, précisément, les pertes générées par la crise.
Selon les premières estimations qui ont été fournies – dans la précipitation – par le ministère du Tourisme, les hôtels tunisiens subiraient un manque à gagner de près de 200 millions de dinars. De nouveaux chiffres ont été fournis par la FTH et on parle désormais d’une enveloppe de 60 à 70 millions de dinars. Ce constat, précisons-le, a été établi suite à une collecte de données qui a porté sur 60 hôtels tunisiens qui travaillent avec Thomas Cook.
Comment permettre aux hôtels sinistrés de récupérer cette somme ? Le gouvernement britannique s’est engagé à rembourser les établissements touchés. De son côté, le gouvernement tunisien a promis d’accélérer les procédures de remboursement.
Autre annonce du gouvernement : lors de sa visite au salon mondial du tourisme, René Trabelsi, ministre du Tourisme, a indiqué que 80% des réservations de Thomas Cook en Tunisie, pour le reste de l’année en cours, seront “naturellement” récupérés par les concurrents directs du tour-opérateur présents en Tunisie.
Par ailleurs, peut-on s’attendre à une intervention de l’Etat tunisien pour sauver les hôtels touchés par la faillite de Thomas Cook ? Si c’est le cas, sous quelle forme va-t-il intervenir ? Sur ce point, la FTH a appelé les autorités à soustraire le montant de la TVA des factures non payées par le tour-opérateur, et ce, jusqu’à la résolution de la crise.
Ces mesures, selon la chargée de communication de la FTH, sont “réalisables” et elles permettront de sauver 40 hôtels sinistrés et menacés de faillite. L’autre solution proposée par la FTH consiste à ouvrir des comptes bancaires bloqués pour les établissements hôteliers sinistrés, et ce, dans l’objectif de préserver leurs dus. D’ailleurs, cette mesure a été appliquée à l’Union Européenne (UE), notamment en Espagne où 500 hôtels sont aujourd’hui menacés.