Contrairement aux précédentes lois de finances, le projet de 2020 n’a pas suffisamment occupé la scène médiatique compte tenu du contexte électoral. Pourtant, 2020 s’annonce une année tout aussi difficile que celles qui l’ont précédée, et ce, malgré les progrès accomplis en matière de maîtrise des dépenses de l’État et d’incitation à l’investissement.
Le projet de loi de 2020 commence peu à peu à se dessiner. En début de semaine, le ministère des Finances a fait part de l’enveloppe qui sera débloquée pour l’exercice 2020 : 47 milliards de dinars, ce qui représente une augmentation de 7 milliards de dinars par rapport à 2018 (40,741 milliards de dinars exactement). Parmi les objectifs qui ont été fixés, le ministère des Finances a réitéré l’intention du gouvernement de réduire le déficit budgétaire à 3% du PIB. Fin 2019, celui-ci devrait atteindre 3,9% selon la même source. Même objectif pour la dette publique : le gouvernement, en 2020, veut la réduire, estimant qu’il est “impossible de poursuivre avec une dette supérieure à 70% du PIB”.
Qu’en sera-t-il, par ailleurs, des mesures sociales et, surtout, des mesures qui seront prises en faveur des entreprises ? Ces dernières vont-elles profiter d’incitations fiscales ? D’un autre côté, la hausse du budget peut s’expliquer par la hausse des salaires qui sera pratiquée dans la fonction publique et le secteur public.
De toute évidence, le manque de communication du gouvernement au sujet de la loi de finances 2020 peut susciter l’hésitation chez les opérateurs économiques et les investisseurs, qu’ils soient étrangers ou tunisiens. La transparence, dans ce contexte, doit être de mise.
A titre de rappel, le projet de loi de finances 2020 doit, tout d’abord, être adopté en conseil des ministres. Passée cette étape, il doit être expédié à la commission des finances de l’ARP (Assemblée des représentants du peuple) avant le 15 octobre 2019. Cette date représente le délai fixé par la Constitution. La commission en question va à son tour examiner le texte pour, ensuite, le faire passer en plénière. Enfin, les députés devront adopter le projet de loi de finances 2020 avant le 10 décembre 2019.