En 2025, des millions d’Africains consacrent chaque semaine plus de 45 heures à leur travail, bien au-dessus de la moyenne mondiale de 38,7 heures. Ces longues semaines traduisent autant la résilience que les pressions économiques qui pèsent sur le quotidien de nombreux citoyens.
Au sommet du classement, le Soudan affiche en moyenne 50,8 heures de travail par semaine. Pour beaucoup, ce n’est pas un choix: l’inflation, la faible sécurité de l’emploi et le travail informel obligent les habitants à cumuler plusieurs activités pour subvenir à leurs besoins. Le Lesotho suit de près avec 50,2 heures, tirées par le textile et les déplacements professionnels vers l’Afrique du Sud. La République du Congo (48,7 heures) et São Tomé-et-Príncipe (48,2 heures) enregistrent aussi des semaines très longues, tandis que le Liberia atteint 47,5 heures, principalement dans le commerce et l’auto-entrepreneuriat. L’Égypte, le Burkina Faso, le Cap-Vert, le Zimbabwe et le Sénégal dépassent tous les 44 heures hebdomadaires.
Ces chiffres contrastent fortement avec les pays européens où la semaine de travail est souvent inférieure à 30 heures. Aux Pays-Bas, elle est de 26,8 heures, en Norvège de 27,1 heures. Dans ces pays, une productivité élevée s’accompagne de protection sociale et de technologies qui limitent la fatigue.
En Afrique, travailler plus de 50 heures par semaine ne signifie pas forcément produire davantage: il s’agit souvent d’un effort nécessaire pour survivre économiquement. Chaque heure supplémentaire témoigne de la détermination des travailleurs africains à soutenir leur famille et à maintenir une activité économique, malgré des conditions difficiles.
Ces longues semaines de travail révèlent un paradoxe: beaucoup travaillent plus, mais gagnent moins et bénéficient de moins de sécurité. L’enjeu pour le continent est de transformer ces efforts en meilleures conditions de travail et plus de productivité, afin que le travail acharné devienne un choix et non une nécessité.









