La banane, fruit le plus consommé et échangé à l’échelle mondiale, se trouve paradoxalement au cœur des enjeux climatiques et de durabilité. Alors que les nations d’Amérique latine, principaux fournisseurs des États-Unis et de l’Union européenne, font face à une menace de diminution de leurs rendements d’ici à 2050 en raison des maladies et du stress hydrique, les producteurs africains pourraient bien bénéficier de cette situation.
Le rapport «Climate change could compromise European and US banana sourcing», publié par le groupe néerlandais Rabobank, prévoit que les effets du réchauffement climatique auront un impact globalement positif sur la production bananière en Afrique. Des conditions climatiques plus favorables et une amélioration des rendements sont attendues, notamment en Côte d’Ivoire, premier producteur du continent. Cette évolution représente une opportunité stratégique significative pour les pays africains sur un marché désireux de diversifier ses sources d’approvisionnement face aux risques qui pèsent sur les acteurs traditionnels tels que la Colombie, le Costa Rica ou l’Équateur.
Cependant, pour que cette perspective favorable se concrétise pleinement, le rapport insiste sur la nécessité pour l’Afrique d’accroître ses investissements dans la gestion phytosanitaire, l’augmentation de la productivité et le développement des infrastructures logistiques. Ces efforts sont essentiels pour garantir la compétitivité des producteurs africains et leur capacité à répondre aux exigences des marchés européens et américains.
Concernant la Tunisie, bien qu’elle ne figure pas parmi les pays producteurs de bananes, elle est un importateur significatif. Récemment, le pays a d’ailleurs connu des perturbations dans son approvisionnement en bananes, entraînant une augmentation des prix. Face à cette situation, le directeur des enquêtes économiques au ministère du Commerce, Zouhaïer Bouzaïene, a récemment indiqué que le ministère est intervenu afin d’assurer un approvisionnement régulier de ce produit. Cette intervention comprend un suivi rigoureux du parcours des bananes, depuis les entrepôts frigorifiques jusqu’aux marchés de gros et de détail. Grâce à ces mesures, les prix ont pu revenir à leur niveau habituel, sans dépasser le plafond de 7 500 millimes le kilo fixé par le ministère du Commerce.